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La Russie vote aux élections régionales, l’opposition marginalisée

(Keystone-ATS) La Russie a commencé à voter dimanche pour élire ses représentants régionaux. Ce scrutin, dont a été pratiquement exclu le parti de l’opposant numéro un au pouvoir, Alexeï Navalny, devrait confirmer l’emprise du parti pro-Kremlin Russie Unie.

Les premiers bureaux de vote ont ouvert dans l’Extrême-Orient russe à 22h00 samedi. Plus de 59 millions de Russes sont appelés à voter à travers le pays.

Au total, 42 “sujets” de la Fédération de Russie – républiques, régions, territoires – doivent élire 21 gouverneurs, 11 parlements régionaux et 23 administrations municipales, parfois simultanément. Les candidats doivent obtenir au moins 10% s’ils comptent participer aux élections législatives de 2016 sans avoir à présenter de dossier aux commissions électorales locales.

Le parti pro-Kremlin Russie Unie est donné largement vainqueur avec 67% des votes à travers la Russie, d’après les sondages publiés début septembre par le centre indépendant Levada. Il est suivi de loin par le Parti communiste, crédité de seulement 10% des suffrages. Le parti d’opposition libérale Iabloko, qui présente 1500 candidats à travers le pays – mais un seul pour les élections de gouverneurs – est quant à lui crédité de 1%.

Opposition bridée

Codirigé par le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, le parti Parnas obtient également 1% des votes, toujours d’après les sondages du centre Levada.

Seuls deux candidats de ce parti d’opposition ont été autorisés à se présenter aux élections du parlement régional dans la ville de Kostroma, située dans le centre de la Russie. Ses autres candidats ont vu leurs dossiers refusés par les commissions électorales locales.

La campagne électorale de l’opposition à Kostroma a été émaillée d’incidents. L’un des candidats, Ilia Iachine, a été brièvement arrêté et le dirigeant de la section jeunesse de Parnas a été frappé lors d’un rassemblement.

Parnas s’est également inquiété de l’apparition sur les listes électorales d’un parti quasi homonyme, Parzas, jusque-là inconnu.

Mille cas de fraude

Outre les deux candidats de Iabloko et de Parnas, onze autres candidats d’opposition libérale, souvent des mouvements purement locaux, ont été autorisés à se présenter dans l’ensemble du pays.

Le taux d’abstention restait une des inconnues de ce scrutin peu suivi par les médias nationaux, les élections régionales ayant réuni à peine 21% des électeurs en 2014.

Au Kamtchatka, dans l’Extrême-Orient russe, où les bureaux de vote ont déjà fermé, le taux de participation était de 28%, selon la commission électorale locale.

L’ONG russe Golos, qui surveille les scrutins nationaux, a recensé dimanche matin plus de 1000 cas de fraudes à travers le pays.

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