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La santé des 10-24 ans trop souvent négligée dans le monde

L'alcool reste l'un des principaux facteurs de risque pour les 20-24 ans (archives) KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI sda-ats

(Keystone-ATS) Si la santé des enfants âgés de moins de 5 ans s’est considérablement améliorée dans le monde, celle des 10-24 ans, surtout dans les pays pauvres, pâtit de décennies de manque de soins et de prévention compromettant leur avenir. Une étude publiée lundi l’affirme.

Deux tiers des jeunes grandissent dans des pays où le virus du sida, les grossesses précoces, des relations sexuelles non protégées ou la dépression et la violence menacent quotidiennement leur santé, leur bien-être et leur espérance de vie, relèvent des chercheurs dont l’étude menée de 1990 à 2013 a été dévoilée dans la revue britannique The Lancet. Pourtant, il existe des moyens de prévention pour pallier ces situations, observent-ils.

Les 10-24 ans représentent un quart de la population, soit 1,8 milliard de personnes. Leur nombre devrait en outre atteindre deux milliards d’ici 2032. Neuf sur dix vivent dans un pays en voie de développement là où les risques sont les plus grands. Et, depuis 1990, leur taux de mortalité a diminué plus lentement que celui des enfants de moins de cinq ans.

Faible couverture

“Peu d’intérêt est porté aux jeunes et ceux-ci ont accès à peu de ressources parce que l’adolescence est souvent considérée comme la période de la vie où l’on est le plus en bonne santé”, commentent les scientifiques. Ces derniers ont précisé que les 10-24 ans ont la couverture santé la plus faible, tous âges confondus.

Des relations sexuelles non protégées constituent le facteur de risque qui a pris le plus d’ampleur ces 23 dernières années pour les 10-24 ans. S’agissant des seuls 20-24 ans, l’alcool reste le facteur principal de risque suivi de la consommation de drogue.

“Cette génération de jeunes peut transformer l’avenir de tous. Il est crucial d’investir de manière urgente dans leur santé, leur éducation”, estime le professeur George Patton, de l’Université de Melbourne (Australie) qui a coordonné les recherches.

L’éducation doit primer

L’adolescence est un moment critique tant sur le plan biologique, psychologique que social. Les comportements adoptés à cette période de la vie peuvent être déterminants pour le reste de la vie. “Les jeunes sont la ressource la moins exploitée dans le monde”, a déploré le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans un commentaire joint à l’étude.

“Le meilleur investissement que l’on puisse faire est de garantir un accès gratuit et de qualité à l’éducation secondaire”, souligne le Pr Patton, observant que “chaque année d’éducation au-delà de 12 ans est associée à un nombre moins élevé de grossesses chez les filles et moins de décès chez les garçons comme chez les filles”.

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