Des perspectives suisses en 10 langues

La solidarité s’invite à la fête du cheval à Saignelégier (JU)

Les attelages défilent lors du Marché-Concours national de chevaux des Franches-Montagnes dimanche à Saignelégier (JU). Gérald Hammel, ats sda-ats

(Keystone-ATS) La solidarité s’est invitée au menu du banquet officiel du Marché-Concours national de chevaux de Saignelégier (JU). Président du canton hôte, le Zurichois Mario Fehr a donné le ton.

“Ce sont les rencontres comme celles-ci, entre compatriotes et leurs traditions, qui renforcent l’unité, ouvrent nos yeux sur une diversité précieuse et sur ce que nous avons en commun”, a déclaré le Zurichois. Son homologue jurassien Charles Juillard a saisi la balle au bond, plaçant son allocution sous le signe de la solidarité.

Apprentissage des langues

Valeur essentielle sur laquelle la Suisse s’est construite et a bâti sa prospérité, la solidarité est aujourd’hui mise à mal. Citant notamment l’apprentissage des langues, M. Juillard a appelé les représentants des cantons, en particulier des plus riches et influents comme Zurich, à s’engager “à nos côtés pour sauvegarder des mécanismes aussi complexes que la péréquation financière”.

Mario Fehr a profité de la présence du conseiller fédéral Alain Berset pour évoquer lui aussi l’apprentissage des langues. “Nous ne voulons jamais, Alain, avoir un diktat de la Confédération”, a-t-il lancé alors que le ministre de la culture a donné un dernier délai aux cantons pour s’entendre avant que Berne n’intervienne.

Appel aux cantons

Charles Juillard a encore rappelé que le Jura sait lui se montrer solidaire, notamment sur des votations comme le Gothard qu’il accepte sans n’avoir rien à y gagner. Le président du Gouvernement jurassien attend ainsi aussi que la solidarité se manifeste “à notre égard”, notamment dans le domaine de l’élevage chevalin.

Le président du Marché-Concours Gérard Queloz a renchéri, appelant tous les cantons à introduire de nouvelles mesures de soutien aux éleveurs comme l’a fait le Jura, ainsi que les manèges à mettre à disposition des chevaux des Franches-Montagnes. Cet appel aux cantons intervient alors que la Confédération tarde à agir.

Le Bööög au cortège

Certes, le Marché-Concours reste une “manifestation qui galope au premier rang des traditions helvétiques”, comme a dit Alain Berset, et il est honoré de la présence ininterrompue depuis 13 ans d’un conseiller fédéral. Mais à part un groupe de travail qui se constitue après deux ans d’attente et un postulat adopté au Conseil des Etats, Berne ne fait rien pour répondre aux problèmes posés par l’énorme désavantage que font peser les accords de l’OMC et les droits de douane sur le commerce du cheval de la race franches-montagnes.

Après les discours, place au cortège qui sera ouvert par le Bööög zurichois, le bonhomme d’hiver exporté pour la première fois hors canton. Ce qui fait sourire sur le plan météo, car le soleil brille et l’affluence, de 15’000 déjà samedi, pourrait battre les records. Les courses mettront un terme à la fête qui se prolongera dans les rues du village.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision