Des perspectives suisses en 10 langues

La survie de l’oasis menacée par les excès du tourisme

(Keystone-ATS) La vaste palmeraie millénaire de Marrakech, au sud du Maroc, est en grand danger: pénurie d’eau, urbanisation galopante, projets touristiques pharaoniques et parcours de golf menacent la survie de cet oasis. Un programme de conservation tente de la sauvegarder.

Dix siècles après sa naissance, cette palmeraie subit les ravages combinés de l’homme et du climat. Cet oasis riche de centaines de milliers de palmiers s’étendait sur 16’000 hectares. Il a perdu 30% de sa superficie ces vingt dernières années, selon les experts.

L’implantation au coeur de la palmeraie de grands projets touristiques favorise la dégradation des plantations. Elle détériore l’équilibre écologique, soulignent notamment Nour-Eddine Laftouhi, hydrogéologue à la faculté des sciences de Marrakech.

La ville compte aujourd’hui dix parcours de golf, dont deux dans la seule palmeraie, et une dizaine d’autres en attente d’autorisation, même s’ils utilisent beaucoup d’eau. “Personnellement, je considère la multiplication irrationnelle des parcours de golf comme un crime”, regrette M. Laftouhi.

Un contraste violent pour qui se rappelle que le nom de cette ville, datant de 1062, incite à la rêverie. “Marrakech” proviendrait du mot berbère “amour” qui signifie “pays” et d’ “Akouch” qui veux dire “dieu”. Ce qui donne “la terre de Dieu” ou “la terre sainte”.

Ce rêve semble volatilisé. La ville compte près d’un million d’habitants avec un nombre impressionnant d’hôtels, de piscines et de riads (maisons traditionnelles à cour intérieure).

Pour protéger la palmeraie, un vaste programme a été lancé par les autorités locales en 2007. L’objectif est de planter 430’000 palmiers d’ici un an.

Des centaines d’ouvriers s’activent quotidiennement pour planter de nouveaux palmiers et entretenir ceux qui vieillissent. “On en est déjà à 415.292 jeunes palmiers plantés”, explique Abdelilah Mdidech, directeur du programme de sauvegarde de la palmeraie. “Grâce à ce projet, je peux dire qu’elle sera sauvée. Je suis optimiste.”

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision