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La trêve déjà violée à plusieurs reprises au Yémen

(Keystone-ATS) La trêve visant à permettre l’acheminement d’une aide humanitaire au Yémen a été violée à plusieurs reprises samedi, quelques heures seulement après son entrée en vigueur. Le pays a été le théâtre de nombreux raids aériens de la coalition arabe et de violents combats.

Le Conseil de sécurité de l’ONU avait exhorté vendredi tous les belligérants à respecter cette pause humanitaire. Entrée en vigueur vendredi à 23h59 locales, elle devait durer jusqu’à la fin du ramadan, soit jusqu’au 17 juillet.

Mais samedi matin déjà, la coalition arabe menée par Ryad contre les rebelles chiites Houthis a procédé à de nouveaux raids. Ses avions ont notamment visé des positions rebelles dans la ville de Taëz , où faisaient rage des affrontements entre ces insurgés soutenus par l’Iran et les combattants fidèles au président yéménite en exil Abd Rabbo Mansour Hadi, ont rapporté des témoins. Les Houthis ont bombardé plusieurs quartiers de Taëz, selon les mêmes sources.

L’agence de presse officielle du Yémen, contrôlée par le gouvernement en exil, a accusé les Houthis et les troupes loyales à l’ancien président Ali Abdallah Saleh d’avoir envoyé des renforts à Taëz avant la trêve.

Aden

Dans le sud du pays, la coalition a frappé des positions rebelles à Aden et dans la province voisine de Lahj, d’après des témoins. Ces raids aériens sont intervenus après que les rebelles ont bombardé plusieurs quartiers d’Aden, a affirmé un porte-parole des combattants pro-Hadi, Abdallah al-Dayani.

Peu avant le début annoncé de la trêve de six jours, le chef des rebelles Abdel Malek al-Houthi avait fait savoir qu’il nourrissait “peu d’espoir” quant à son “succès”, La coalition menée par l’Arabie saoudite n’avait fait aucun commentaire sur cette trêve décrétée par l’ONU, mais un responsable saoudien, sous couvert de l’anonymat, avait jugé cette pause “inutile”.

Dans son appel à la trêve, le conseil de sécurité avait aussi exhorté les parties en conflit à “faciliter la livraison urgente d’aide humanitaire dans tout le Yémen”. Selon l’ONU, 80% de la population, soit 21 millions de personnes, ont besoin d’aide ou de protection. En outre, plus de 10 millions ont du mal à se nourrir ou à trouver de l’eau potable à cause de ce conflit.

Dernier espoir

Cette trêve est “notre dernier espoir”, a déclaré à l’AFP une porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Abeer Etefa. Il a précisé que que deux bateaux remplis de nourriture et de carburant croisaient au large d’Aden.

Le PAM est parvenu depuis une semaine à livrer 9000 tonnes de nourriture à son entrepôt au Yémen. La trêve est maintenant nécessaire pour pouvoir distribuer cette aide et “atteindre toutes les régions du Yémen”, d’après Mme Etefa.

Une précédente trêve à la mi-mai avait duré cinq jours mais les combats avaient ensuite repris de plus belle.

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