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La transition des banques vers le digital fait le succès de Temenos

(Keystone-ATS) Le concepteur genevois de logiciels bancaires Temenos doit en partie son succès à une transition coûteuse des banques vers le digital. Dans Le Matin Dimanche, son patron David Arnott estime que cette évolution obligera les succursales à revoir leur mission.

“Les banques, qui investissent massivement pour être au rendez-vous d’un monde digitalisé, renoncent de plus en plus à développer leur propre système informatique”, explique dans l’hebdomadaire David Arnott, précisant que cette situation fait en bonne partie le succès de son groupe. Les établissements se tournent “vers des solutions clés en main, développées à l’externe”, comme en propose Temenos.

Pourquoi? Même si elles continuent à développer encore par elles-mêmes les 80% de leurs logiciels, les banques commencent à réaliser que leurs investissements ne sont plus viables, selon M. Arnott. “Trois quarts de leurs dépenses informatiques totales sont consacrées à la maintenance de ces systèmes développés à l’interne.”

Pour rappel, Temenos a affiché une solide progression de son chiffre d’affaires au 2e trimestre 2015, de 18% à 132,4 millions de dollars (126,8 millions de francs) en comparaison annuelle. Le groupe genevois continue par ailleurs de viser une croissance de ses ventes de 18 à 23%.

Changement de mission

“Il est évident que l’on assiste à un mouvement de fond vers la banque en ligne”, souligne par ailleurs le directeur général. “En tant que clients, nous attendons toujours plus d’interactions avec les banques, nous exigeons que nos demandes soient immédiatement satisfaites, où que nous soyons et quel soit le canal ou l’appareil que nous utilisons.”

Un changement de comportement des usagers qui devrait selon lui encore s’amplifier. Et de l’illustrer par la nature actuelle des contacts entre banques et clients: “les contacts via les téléphones portables ne cessent de croître, jusqu’à trente par mois, contre deux rencontres mensuelles seulement à leurs guichets”, relève-t-il.

M. Arnott ne prévoit pas pour autant “la disparition des réseaux bancaires tels qu’ils existent, du moins à court terme”. Il dit en revanche s’attendre à la diminution du nombre de succursales. “Celles qui demeureront devront radicalement changer de mission, de simple lieu de transaction bancaire aujourd’hui en point de vente et de conseils”, ajoute-t-il.

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