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La ville de Zurich autorise une distribution de corans ce samedi

Le mois dernier, le département cantonal zurichois de la sécurité avait émis la recommandation aux communes d'interdire des actions de distribution de corans "Lis!" (photo symbolique). KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA sda-ats

(Keystone-ATS) La ville de Zurich a donné son feu vert à une distribution de corans samedi. Elle n’a pas suivi les recommandations du canton d’interdire ce genre d’action. Pour la ville, il n’y a aucun indice de dangerosité de la part des activistes de l’association “Lies!” (“Lis”).

Il n’y a aucune preuve ou décisions de justice contre les militants de “Lies!”, juste des présomptions, a indiqué mardi le membre de l’exécutif responsable de la sécurité Richard Wolff (gauche alternative) sur les ondes de la radio alémanique SRF. “Nous devons garantir les droits fondamentaux et ne pas interdire sans raison des activités”, a-t-il dit.

Feu vert pour la personne annoncée

La ville a autorisé l’action sous condition qu’il n’y ait pas plus de cinq membres de “Lies!”, annoncés auprès des autorités, à distribuer les corans. Ces derniers avaient jusqu’à lundi soir pour donner leurs coordonnées. Or, seul l’auteur de la demande s’est annoncé, précise à l’ats le porte-parole du département municipal de la sécurité Mathias Ninck.

Seul le requérant de cette autorisation sera donc habilité à distribuer les corans dans la rue ce samedi. La ville portera plainte contre toute autre personne participant activement à cette action, souligne le porte-parole.

Sur fond de djihadisme

En mai, le conseiller d’Etat zurichois Mario Fehr (PS) avait recommandé aux communes de ne pas autoriser la distribution de corans. Il invoquait la sécurité de la population. Il s’agit d’empêcher tout prosélytisme, disait-il.

Selon certains indices, ces actions “Lies!” mises sur pied par l’organisation “Die wahre Religion” (la vraie religion) viseraient à recruter des candidats pour l’Etat islamique. Ce groupe est interdit en Allemagne depuis novembre dernier.

Les recommandations de Mario Fehr étaient toutefois controversées, l’organisation restant légale en Suisse. Suite aux déclarations du conseiller d’Etat, les autorités des villes de Zurich et de Winterthour se sont tournées vers le Service de renseignement de la Confédération afin d’obtenir une évaluation approfondie de sa part. “Nous voulons savoir comment procéder”, explique Mathias Ninck en attendant la réponse à cette requête.

Incompréhension du canton

Au département cantonal de la sécurité, c’est l’incompréhension. “Nous regrettons que le directeur du dicastère de la sécurité de la ville ne veuille pas empêcher les activités de “Lies!”, malgré les recommandations expresses”, confie à l’ats le porte-parole Urs Grob.

Et de rappeler que d’autres cantons limitent, eux aussi, le champ d’action de “Lies!” de manière conséquente. “Il est incompréhensible que cela ne soit pas possible aussi en ville de Zurich.”

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