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Labour: Jeremy Corbyn étrille David Cameron

(Keystone-ATS) Le nouveau patron des travaillistes britanniques Jeremy Corbyn a étrillé mardi la politique d'”austérité” du Premier ministre David Cameron. Il plaide pour une société “plus juste”. Il l’a dit lors de son premier grand discours devant le congrès annuel du Labour.

En présence de plusieurs milliers de militants réunis dans une salle de conférences de Brighton, dans le sud de l’Angleterre, Jeremy Corbyn, triomphalement élu début septembre à la tête du principal parti d’opposition, a dénoncé l’action du gouvernement conservateur. Elle ne vise, selon lui, qu’à “protéger une minorité” de nantis, “et à dire à tous les autres de se satisfaire de ce qu’on leur donne”.

Les conservateurs “s’attendent à ce que des millions de personnes travaillent plus dur, plus longtemps, et pour une qualité de vie moindre”, a poursuivi le chantre de la gauche radicale dont l’élection a provoqué un électrochoc au sein d’un Labour qui ne jurait encore récemment que par le modèle social-démocrate de Tony Blair. “Ils veulent nous faire croire qu’il n’y a pas d’autre choix”, a ajouté M. Corbyn. “Et bien notre parti ne l’acceptera pas!”

Mettre fin à l’injustice

Sobrement vêtu – veste marron, chemise blanche et cravate rouge-, Jeremy Corbyn, 66 ans, a plaidé pour la mise en oeuvre d’une politique “plus généreuse”. “Je veux débarrasser (le Royaume-Uni) de l’injustice, le rendre plus équitable, plus juste”, a-t-il dit, égrenant ses propositions économiques, comme la re-nationalisation du rail et la création d’une banque nationale d’investissement.

“Sous ma direction, le Labour s’opposera aux politiques d’austérité”, a-t-il insisté dans un discours d’environ une heure, maîtrisé et applaudi par la foule qui lui a réservé une “standing ovation”.

Jeremy Corbyn s’est aussi posé en rassembleur, alors que ses positions très à gauche ne suscitent guère l’enthousiasme des caciques du Labour. “A certains moments, nous serons peut-être d’accord pour ne pas être d’accord. Mais quelle que soit l’issue (de nos discussions), nous resterons ensemble, unis au sein du Labour”, a-t-il dit.

Plus de soutien inconditionnel

M. Corbyn a par ailleurs accusé mardi l’Arabie saoudite et le Bahreïn de réprimer leurs citoyens et a appelé David Cameron à mettre fin au “soutien inconditionnel” qu’il leur apporte. Ces deux Etats, a-t-il accusé, “maltraitent leurs propres citoyens et répriment les droits démocratiques”.

“Cela ne contribue pas à notre sécurité nationale d’apporter un soutien aussi servile et inconditionnel”, a-t-il dit à la tribune.

M. Corbyn, qui s’est par le passé entretenu avec des membres du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais, a demandé à M. Cameron de plaider la cause d’Ali al-Nimr, un jeune chiite condamné à mort en Arabie saoudite pour avoir participé en 2011, lorsqu’il était encore mineur, à une manifestation pour l’égalité des droits entre chiites et sunnites.

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