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Lafarge/Holcim: accord avec les syndicats dans le groupe français

(Keystone-ATS) Trois syndicats du cimentier français Lafarge, qui a conclu un projet de fusion avec le groupe st-gallois Holcim, ont signé vendredi un accord. Il favorise pendant trois ans les mobilités et les départs anticipés à la retraite, ont indiqué samedi plusieurs sources.

Cette mesure intervient dans le but d’ajuster les effectifs aux baisses d’activité. A l’issue de quatre mois de discussions, le dispositif a finalement recueilli l’aval de la CFE-CGC, après ceux de la CFTC et de la CFDT, a indiqué à l’AFP la CFTC selon laquelle les trois syndicats totalisent environ 60 % des voix. FO et la CGT n’ont pas signé.

“Aujourd’hui quand le salarié bouge, il n’est pas aidé et s’il refuse, il est licencié pour faute grave. Avec cet accord, les mobilités sont sécurisées”, a commenté le coordinateur CFTC, Philippe Springinsfeld. Il “fixe un socle minimum pour accompagner les mobilités choisies ou contraintes”, les accords “plus favorables comme dans l’activité ciment restent acquis”, précise-t-il.

Confirmé par Lafarge, cet accord de Gestion de la promotion de l’emploi et de la mobilité (GPEM) sera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2017. Il concerne environ 4500 salariés en France, a précisé l’entreprise.

Aide à la mobilité de plus de 50 km

Ces mesures doivent contribuer à “anticiper de manière active l’évolution de nos métiers” et “adapter nos activités tout en sécurisant les salariés dans l’emploi au sein de Lafarge France”, s’est félicité le cimentier.

Les départs anticipés à la retraite vont notamment permettre “d’ajuster nos effectifs en évitant les licenciements”, avait expliqué l’entreprise aux salariés en cours de négociation.

Les seniors volontaires travaillant notamment dans des métiers en sureffectifs pourront partir à la retraite trois ans avant, avec une rémunération garantie constituant 70 % à 80 % de leur salaire mensuel brut et une indemnité équivalant à six mois de salaire.

L’accord favorise également les mobilités des salariés entre métiers ou sites (distants de plus de 50 km): aide financière au déménagement et au conjoint, accompagnement renforcé, période d’adaptation avec la garantie de retrouver un emploi similaire. Pour ceux tentés par un emploi à l’extérieur, il prévoit une période de “mobilité sécurisée” dépendant des métiers et de l’ancienneté.

Accord auparavant avec Holcim

L’accord encadre aussi les conditions du licenciement des salariés qui refuseront de changer de poste. Leur licenciement aura un caractère économique et ils partiront avec une indemnité supra-légale entre 10 000 et 30 000 euros au total, selon l’ancienneté.

Sont également prévus un congé de reclassement de 9 à 15 mois et une compensation de salaire pendant 24 mois en cas de nouveau travail moins rémunéré. Lafarge s’engage aussi à verser une aide de 3000 euros au nouvel employeur. Cet accord est intervenu alors que Lafarge est finalement parvenu à un compromis vendredi avec Holcim pour sauver le projet de fusion entre les deux groupes.

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