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Lara Gut rêve ses virages

(Keystone-ATS) Les techniciennes entreront en piste lundi à Yongpyong à l’occasion du géant olympique. Très inconstante cette saison dans la discipline, Lara Gut ne se fixe pas d’objectif.

Souriante, de bonne humeur, amusante. Lara Gut semble avoir le coeur léger en Corée du sud. Pour ses deuxièmes JO, la Tessinoise se présente dans une forme ascendante. Elle a en effet remporté le dernier super-G avant le rendez-vous olympique, à Cortina d’Ampezzo. Mais avant de penser aux épreuves de vitesse, la skieuse de Comano va se lancer sur la piste de géant de Yongpyong, dans une discipline qui ne lui sourit plus depuis un moment.

“Je n’ai pas le niveau de Sölden quand j’avais gagné avec 1”50 d’avance (réd: en octobre 2016), mais j’ai moins de kilomètres dans les jambes, avoue-t-elle. C’est surtout une question de timing. Il y a des manches où je skie nickel et d’autres pas. Je n’ai pas encore la routine pour produire le ski nécessaire à la victoire. J’en parlais d’ailleurs récemment avec mon père. Je me réjouis du mois d’avril pour enchaîner des manches en géant. Là, c’est compliqué avec toutes les disciplines. Et puis tout va très vite en ski. A Courchevel je fais le deuxième temps sur la deuxième manche, et le 18e sur la première. Ca peut changer du jour au lendemain. C’est en train de revenir. Ce qui me manque aujourd’hui, c’est cette habitude d’aller vite.”

Compétitrice acharnée, Lara Gut n’est pas femme à se contenter des accessits. Son tempérament se rapproche de celui des fauves. Mais à l’heure de partir en quête d’une première médaille olympique, le discours se fait plus rond: “Le plus important ce n’est pas la victoire, c’est ce que j’arrive à faire sur la piste. Ce qui me manquait quand je ne pouvais pas skier ce n’était pas le feeling de gagner ou de voir le 1 à l’arrivée, c’était plutôt d’arriver à faire ce que je voulais. J’imaginais dans ma tête les virages, ceux que je ne parviens pas encore à attaquer comme je le veux en géant. Je rêve de construire ça. C’est réducteur de parler uniquement de la gagne. Il faut faire ce dont on est capable.”

Faut-il voir une philosophie nouvelle chez la Tessinoise? Peut-être. Il n’empêche que la combattante n’est jamais très loin: “C’est clair que je préfère voir le 1 que le 4 sur le tableau, c’est logique. Mais je ne connais pas ce sentiment puisque je n’ai jamais vu le 1 aux Championnats du monde ou aux JO. Alors je ne sais pas comment je vais réagir si ça arrive. Je sais que je peux produire les meilleurs virages, pas la médaille d’or.”

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