Lausanne: le génome du vénérable chêne de l’université encore jeune
(Keystone-ATS) Une étude montre que le génome du vénérable chêne de Napoléon a conservé toute sa jeunesse. L’imposant arbre de plus de 200 ans est l’un des emblèmes du campus universitaire de Dorigny à Lausanne.
La légende raconte que le chêne aurait été planté pour commémorer le passage de l’empereur Napoléon. Ce dernier avait fait halte à Saint-Sulpice le 12 mai 1800 pour inspecter ses troupes.
Pour le projet Napoleome, des chercheurs de l’Université de Lausanne (UNIL) et de l’Institut suisse de bio-informatique (SIB) ont entrepris de séquencer le génome complet du chêne pédonculé. Ils ont aussi étudié la diversité génétique des différentes parties de l’arbre. Leurs résultats sont publiés début décembre dans la revue Nature Plants.
Peu de différences
Les scientifiques ont prélevé et analysé des échantillons sur 26 branches de l’arbre. Deux d’entre elles, situées aux extrémités du chêne, à près de 40 mètres l’une de l’autre, ont vu leur génome entièrement séquencé. Les chercheurs n’ont trouvé que 17 différences, alors qu’ils s’attendaient à un chiffre 10 à 100 fois plus élevé.
Ce résultat était si surprenant qu’ils ont effectué un travail bio-informatique de longue haleine pour convaincre leurs pairs qu’ils n’avaient pas commis d’erreur, explique lundi l’UNIL dans un communiqué. Ils partaient de l’hypothèse qu’un arbre aussi grand et aussi vieux avait accumulé de nombreuses mutations.
En réalité, il semble que le chêne ait développé un mécanisme de défense pour empêcher que ses cellules souches ne se divisent trop fréquemment. L’arbre se prémunit ainsi contre l’accumulation de mutations génétiques délétères, explique l’UNIL dans un communiqué. Ce mécanisme pourrait s’observer chez d’autres espèces de végétaux, en particulier ceux qui vivent longtemps.
