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Lausanne tire un bilan “très positif” après cinq ans de taxe au sac

Entre 3 à 5% de la population lausannoise refuse d'utiliser les sacs taxés. Introduite il y a 5 ans, cette taxe a mené à une chute drastique du volume d'ordures ménagères (archives). KEYSTONE/CYRIL ZINGARO sda-ats

(Keystone-ATS) En janvier 2013, Lausanne introduisait la taxe au sac. Cinq ans plus tard, le service de propreté urbaine en tire un bilan “extrêmement positif”. Reste toutefois quelques irréductibles autour desquels la Ville veut serrer l’étau.

Plus de 42’700 tonnes de déchets incinérables en 2012 , 24’800 en 2013 et 28’000 en 2016. Depuis l’introduction des sacs taxés le 1er janvier 2013, la masse de ces ordures a fondu comme neige au soleil dans la capitale vaudoise. Et le “tout Lausanne” se retrouve aux heures perdues devant les déchetteries.

“Leur fréquentation a beaucoup augmenté”, se réjouit Stéphane Beaudinot, chef du service de propreté urbaine, interrogé par l’ats. En 2012, la ville recensait 95’000 passages par an dans les déchetteries fixes. En 2016, 237’000 passages ont été enregistrés.

Effet flagrant

“L’effet de la taxe au sac est flagrant”, poursuit le “Monsieur Propre” de la capitale vaudoise. Et si le volume des déchets incinérables remonte légèrement depuis deux ans, il l’explique par la croissance démographique et parce que les campagnes de sensibilisation datent un peu. “On remarque un léger relâchement, mais nous allons bientôt lancer une nouvelle campagne”.

Reste que l’introduction de ces sacs vert et blanc, dont le prix s’élève aujourd’hui à 1,95 franc pour un 35 litres, a aussi soulevé son lot d’oppositions. Certains ont ainsi refusé de faire une croix sur les traditionnels sacs noirs.

“Les deux premières années, nous avons clairement vu des dérives et une volonté de certains de tordre le système. Mais nous avons résorbé la problématique”, estime le chef de service.

Des Gaulois

Reste cependant une poignée d’irréductibles . “Une partie infime de la population, entre 3 et 5%, ne joue pas le jeu”, reconnaît Stéphane Beaudinot. Ces personnes abandonnent par exemple leur sac non taxé sur le domaine public, d’autres déposent des objets non conformes dans les “écopoints”. Avec le risque de se faire prendre.

“En 2017, nous avons déposé 230 dénonciations auprès de la Commission de police et 70 avertissements”, détaille M. Beaudinot. Et se faire pincer peut coûter cher: entre l’amende, les frais d’émoluments, d’enquête et de ramassage, la facture revient à 400 francs “au minimum”, insiste-t-il.

Des amendes dès 2018

Face aux réfractaires et plus largement au “littering”, soit l’abandon de déchets sauvage, la Ville a décidé serrer la vis. Des employés de la commune, qui ne sont pas policiers, ont été formés et peuvent désormais délivrer des amendes d’ordre.

“Jusqu’à la fin de l’année, nous avons préféré sensibiliser. Mais dès 2018, nous allons commencer à amender”, prévient Stéphane Beaudinot. Celui qui se fera attraper en train de mélanger des déchets qui devraient être triés sera par exemple prié de débourser 150 francs.

Cadre fédéral

A l’instar d’autres communes vaudoises, Lausanne a introduit une taxe incitative ces dernières années. Pour se mettre en conformité avec la législation fédérale, le canton de Vaud s’est en effet doté d’une loi introduisant une taxe au sac ou au poids des déchets au 1er janvier 2013.

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