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Lavaux: contre-projet du Conseil d’Etat pour un site “vivant”

(Keystone-ATS) Trois conseillers d’Etat ont défendu mardi le contre-projet du gouvernement à l’initiative “Sauver Lavaux” soumis au vote des Vaudois le 18 mai. Selon les ministres, ce texte équilibré permettra à la région de conserver son dynamisme et sa vitalité, d’assurer l’avenir des exploitations viticoles tout en garantissant la protection d’un patrimoine “exceptionnel”.

Fruit d’un large consensus, le contre-projet n’est pas “une révision cosmétique. On prend les préoccupations des initiants au sérieux. Mais nous apportons une autre réponse, pragmatique”, a déclaré mardi Jacqueline de Quattro, cheffe du Département du territoire et de l’environnement.

A la différence des initiants, le Conseil d’Etat tient compte de l’évolution du site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2007, du travail et des efforts du monde viticole, a poursuivi la conseillère d’Etat. Il ne peut accepter qu’une région de 14’000 habitants ne soit transformée en “musée en plein air”.

Développement restreint

Compromis entre tout écologique et tout économique, le texte propose de réduire le potentiel de développement de manière significative, mais ciblée. Il protégera 100% des zones viticoles et agricoles actuelles de Lavaux, soit 80% de tout le territoire sauvegardé grâce à un Plan d’affectation cantonal, le “PAC Lavaux”.

Les communes conservent une marge de manoeuvre. Mais elles devront réviser à la baisse dans les cinq ans l’étendue des parcelles encore à construire dans les cinq ans.

L’initiative va beaucoup plus loin. Elle prévoit que le plan d’affectation cantonal ait force obligatoire. L’autonomie communale sera réduite à néant, a poursuivi Mme de Quattro.

Le contre-projet exclut l’extension de la zone à bâtir. La zone intermédiaire de 6,5 hectares, deviendra définitivement non constructible, a ajouté Béatrice Métraux, en charge du Département de la sécurité et des institutions.

Recours possibles

Contrairement à l’initiative qui veut étendre le périmètre de protection de Lavaux, le contre-projet ne remet pas en question son dimensionnement, jugé adéquat par nombre d’acteurs consultés. Il réduit cependant les zones à bâtir encore vierges de 40 ha à 20 ha.

Autre cautèle, si un projet ne correspond pas aux objectifs de protection du site, des recours seront possibles auprès du canton, a relevé Mme Métraux. Les communes pourront également le suspendre.

“Sauver Lavaux III” comporte des risques pour l’activité économique, a souligné pour sa part le chef du Département de l’économie Philippe Leuba. Il a dit “relayer les craintes extrêmement vives du monde viticole” de Lavaux.

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