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Le “stand up paddle” colonise les plages et les lacs suisses

Le succès du "stand up paddle" s'explique principalement par son accessibilité (archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Une nouvelle silhouette est apparue depuis quelques années en Suisse. Armés d’une longue pagaie et ramant debout sur une planche, les “paddlers” pullulent sur les lacs helvétiques.

“Le ‘stand up paddle’ est le sport qui a enregistré la plus forte évolution dans tous les pays du monde. Chez nous, la demande a augmenté de 200% ces deux dernières années”, indique Pascal Michelin, qui loue des planches dans ses centres à Lutry, Rolle et Prangins (VD).

Constat similaire chez les autres loueurs. Rien qu’entre 2016 et 2017, Supkultur à Zurich a dû doubler le nombre de ses planches pour répondre à la demande. Chez Sup’Genève, la progression est moins fulgurante, mais bien présente. Le magasin détenait une dizaine de planches à ses débuts en 2010. Il a progressivement élargi sa flotte pour atteindre 35 planches en 2016 et 50 en 2017.

Marcher sur l’eau

Les raisons de ce succès? “De tous les sports de glisse, c’est le plus accessible. Si vous savez marcher sur le goudron, vous pourrez apprendre à marcher sur l’eau”, assure avec humour Pascal Michelin.

“Et puis, ce n’est pas un sport très onéreux. Le matériel n’est pas plus cher qu’un bon vélo, des skis, une planche à voile ou encore un bateau”, précise-t-il. Le “stand up paddle” n’est toutefois pas pour toutes les bourses. Une planche coûte entre 400 et 1000 francs dans les grandes enseignes suisses.

Outre l’accessibilité du sport, le directeur de Supkultur Florian Gander met aussi en avant les conditions agréables du “stand up paddle”. “Nous ne sommes pas coincés dans un bateau, comme pour le kayak, le canoë ou l’aviron: nous nous tenons debout dans une position naturelle. De plus, nous avons une très belle vue sur le lac.”

Coup de pouce des grandes surfaces

Pour Nicolas Droz, gérant du magasin de location Wind’Sup à St-Blaise (NE), “le ‘stand up paddle’ a surtout pris son essor il y a environ trois ans, quand les grandes surfaces ont commencé à vendre des planches”. Athleticum a en effet lancé ses ventes à l’été 2013, Intersport en 2014 et Migros SportXX en 2015. Oschner a refusé de répondre aux sollicitations de l’ats pour des raisons de concurrence.

Sans donner de chiffres précis, tous assurent voir une forte croissance de leurs ventes au fil des années. “Rien qu’en juin de cette année, nous avons vendu trois fois plus de ‘stand up paddle’ qu’à la même période l’année passée”, souligne Monika Weibel, porte-parole de Migros SportXX. Tout en précisant que “les conditions météorologiques, à savoir de chaudes températures de l’eau et de l’air, ont été idéales durant le mois de juin”.

Quête du mouvement parfait

Devoir ramer, qui plus est debout, peut sembler ennuyeux. Il s’agit cependant d’un véritable sport avec ses propres techniques, assurent les loueurs. “Le mouvement de rame parfait n’existe pas. A chaque fois que l’on se rend sur l’eau, on le cherche”, explique Ludovic Gojon, de Sup’Genève.

Le sport fait par ailleurs travailler de nombreux muscles et la proprioception, soit la perception des différentes parties du corps. A tel point que “les sportifs de haut niveau le pratiquent pour leurs entraînements physiques et certains thérapeutes s’en servent comme outil de rééducation”, indique Pascal Michelin.

Yoga et Pilates

D’autres utilisateurs allient plusieurs plaisirs. Yoga et Pilates se pratiquent aussi sur les fameuses planches. A Zurich, Supkultur propose de visiter la ville ou de faire une excursion sur la Limmat en “stand up paddle”. Car le sport se pratique également sur les rivières et les fleuves. Il faut toutefois redoubler de prudence.

“Le rameur doit bien connaître la signalétique, savoir où se trouvent les barrages et surtout ne pas s’attacher à sa planche comme il le ferait sur la mer ou le lac. La corde pourrait s’enrouler autour d’une branche ou d’un rocher et l’entraîner sous l’eau”, précise Florian Gander.

L’augmentation des ventes, les étés toujours plus chauds ou encore la multiplication des utilisations semblent indiquer que le “stand up paddle” a encore de beaux jours devant lui. Or, un nouveau sport survient tous les trois ans à peu près, selon Roger Riegendinger, chef de la communication d’Intersport. Et de donner en exemple le “Crossfit” ou le “Jumping” en Fitness. Des activités quelque peu oubliées de nos jours qui laissent planer le doute sur l’avenir du “stand up paddle”.

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