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Le 71e festival de Cannes dans les starting blocks

Un ciel légèrement voilé pour l'ouverture du 71e Festival de Cannes KEYSTONE/EPA/SEBASTIEN NOGIER sda-ats

(Keystone-ATS) A 24 heures d’une 71e édition du Festival de Cannes sans Weinstein, sans Netflix et sans selfies, Jean-Paul Belmondo et Anna Karina s’embrassent déjà au fronton du Palais. En attendant les stars et notamment Cate Blanchett.

Si le tapis rouge est bien visible, il ne sera déroulé que mardi en milieu d’après-midi sur les marches du Palais. Mais l’affiche du Festival, tirée de “Pierrot le fou” de Jean-Luc Godard, a été hissée dès dimanche déjà.

L’actrice australienne Cate Blanchett et les huit autres jurés, quatre femmes et quatre hommes, chargés d’attribuer la Palme d’or le 19 mai, étaient attendus dès lundi soir dans les salons de l’hôtel Martinez. Pendant ce temps, au Palais des festivals, les techniciens s’affairent pour dérouler des câbles et procéder aux derniers réglages dans des salles encore désertes.

Côté sécurité, seuls les policiers chargés de la haie d’honneur sur le tapis rouge pour les cérémonies d’ouverture et de clôture étaient visibles, en pleine répétition. Le tunnel à rayon X pour scanner les bagages volumineux et les portiques de sécurité destinés à filtrer la public devaient être installés mardi matin.

Cruz et Bardem en ouverture

Les paparazzis amateurs et autres chasseurs d’autographes étaient déjà à pied d’oeuvre avec leurs escabeaux, armes suprêmes pour mitrailler Penélope Cruz ou Javier Bardem, les deux premières stars attendues mardi soir pour le film d’ouverture du festival, “Todos lo Saben” (“Everybody knows”) de l’Iranien Asghar Farhadi.

Après le couple espagnol, la chasseurs d’images n’auront que peu de vedettes à se mettre sous l’objectif. Les stars seront derrière les caméras, comme le revenant américain Spike Lee, avec “BlacKKKlansman”, ou Jean-Luc Godard, en compétition pour la Palme avec son “Livre d’images”. Cinquante ans après le Festival de mai 68, qu’il avait contribué à interrompre.

Mais en cette année marquée par l’absence du producteur hollywoodien Harvey Weinstein, paria depuis les révélations d’une quinzaine de femmes qui l’accusent de viols, la star cette année pourrait bien être dans le jury… avec Cate Blanchett, devenue l’une des figures de proue de la lutte contre le harcèlement sexuel dans le 7e Art.

Selfies interdits

Ce thème sera incontournable avec un engagement des organisateurs. Ainsi chaque festivalier recevra un flyer rappelant qu’à Cannes, ce sera “comportement correct exigé” avec mention d’un numéro de téléphone pour toute victime ou témoin de harcèlement sexuel.

Autre cible cette année: les selfies, interdits sur le tapis rouge. En cause, selon le délégué général du Festival, Thierry Frémaux: “la trivialité” de cette pratique et le “ralentissement” que cela provoquait…

Qui succédera donc à “The Square”, du Suédois Ruben Ostlund ? Réponse samedi 19 mai prochain au soir. Une palme féminine ne serait que la deuxième de l’histoire du Festival, après celle de Jane Campion pour “La leçon de Piano”, en 1993, partagée avec le Chinois Chen Kaige (“Adieu ma concubine”).

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