Le Bélize paradis touristique par où transite la drogue

(Keystone-ATS) Joyau touristique d’Amérique centrale, le Bélize se transforme progressivement en nouvelle plaque tournante du trafic de drogue vers les Etats-Unis. Vedettes rapides et pistes d’atterrissages clandestines l’attestent.

Le Belize est renommé pour ses plages paradisiaques et ses sites de plongée sous-marine aux eaux cristallines. Il a fait en 2011 son entrée dans la liste officielle américaine des “principaux pays de production et/ou de transit” de drogue.

Cet Etat caribéen rural de 330’000 habitants est frontalier du Mexique et du Guatemala. Il pâtit de sa situation stratégique et de la faiblesse de ses institutions face à la technologie et aux narco-dollars des trafiquants, selon experts et autorités.

Les effectifs policiers sont limités -1000 agents au total- et le territoire compte beaucoup de côtes. Il est très difficile d’avoir des yeux partout”, concède Raphael Martinez, porte-parole de la police nationale.

Drogue et armes

Les 300 km de côtes et 150 km de frontière qu’il partage avec le Mexique sont vulnérables au trafic de drogue, d’armes, d’immigrants clandestins et à la contrebande. Mi-septembre, les autorités du Belize et du Mexique s’étaient réunies pour étudier la possibilité de renforcer les contrôles sur leur frontière commune pour juguler ces trafics.

“Les cartels ont des contacts locaux, ils les paient en drogue ou en armes. Certains alimentent avions ou bateau en combustible et servent de guides pour acheminer la drogue au Mexique”, explique un agent local sous couvert d’anonymat.

Importante pauvreté

Conséquence de cette dérive et d’un taux de pauvreté frisant les 40%, cet Etat peu urbanisé est de plus en plus en proie à la violence. Selon l’ONU, le Belize pointait en 2011, avec un taux d’homicide de 41,7 pour 100’000 habitants parmi les pays les plus dangereux du continent.

Comme un symbole de la faiblesse des autorités, l’Etat du Belize se trouve en défaut de paiement partiel pour ne pas avoir pu honorer la totalité des intérêts de sa dette depuis août.