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Le bilan de Hollande jugé contrasté lors du débat de la primaire PS

Les sept candidats socialistes à la présidentielle française de 2017 (de gauche à droite): Arnaud Montebourg, Jean-Luc Bennahmias, François de Rugy, Benoît Hamon, Vincent Peillon, Manuel Valls et, seule femme, Sylvia Pinel. Keystone/EPA REUTERS POOL/PHILIPPE WOJAZER / POOL sda-ats

(Keystone-ATS) Les candidats à la primaire de la gauche ont critiqué jeudi le bilan de François Hollande, à l’exception toutefois de Manuel Valls. En quête d’unité, ils ont aussi cherché à dépasser la fracture de leur camp pour battre la droite et l’extrême droite au printemps.

Invités lors de leur premier débat télévisé à décrire le bilan du président sortant, marqué par une impopularité record, la majorité des sept candidats, dont cinq d’entre eux ont participé au gouvernement, ont fait part de leur déception et de leur frustration.

“Difficile à défendre”, a commenté l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg, qui fut remercié en août 2014 pour avoir critiqué le virage libéral de François Hollande.

L’outsider Benoît Hamon, éphémère ministre de l’éducation en 2014, a pour sa part évoqué un “sentiment d’inachevé”. Vincent Peillon, ministre de l’éducation de 2012 à 2014, a lui regretté un “sentiment de profonde incompréhension” à l’égard de l’action du président.

Seul l’ex-Premier ministre Manuel Valls, candidat à la primaire de la gauche à la faveur du renoncement de François Hollande à briguer un 2e mandat, a fait part de sa “fierté d’avoir servi les Français dans une période très difficile”, allusion faite à la série d’attentats sans précédent qui ont frappé la France depuis deux ans.

Une enquête réalisée à l’issue du débat pour BFM TV auprès de plus d’un millier de téléspectateurs a donné l’avantage à Arnaud Montebourg, jugé le plus convaincant par 29% des sondés, devant Manuel Valls (26%) et Benoît Hamon (20%). Auprès des sympathisants de gauche, Manuel Valls arrive en tête avec 28%, devant Benoît Hamon (27%) et Arnaud Montebourg (23%).

Contrer le “défaitisme”

Au-delà de ses futurs adversaires de droite (François Fillon pour les Républicains) et d’extrême droite (Marine Le Pen du Front national), le vainqueur de la primaire de la gauche sera confronté à deux challengers partis seuls à la présidentielle: le chef de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, et l’autre ex-ministre de l’économie Emmanuel Macron, dont les meetings attirent les foules.

Tentant la carte du rassemblement, les sept candidats ont pris soin jeudi sur TF1 d’éviter les escarmouches frontales. Chacun s’est évertué plutôt à exposer ses propositions – fiscalité ou sécurité sociale – tout en attaquant François Fillon, au projet jugé “brutal”.

“Je veux tout mettre en oeuvre pour rassembler la gauche”, a plaidé Benoît Hamon. “Notre ennemi, c’est le défaitisme”, a renchéri Arnaud Montebourg. “Je veux dire sincèrement qu’ici je n’ai pas d’adversaire, encore moins d’ennemi, nous sommes venus débattre devant les Français pour les convaincre que la gauche est toujours utile”, a souligné de son côté Manuel Valls.

Montebourg plaide l’expérience

L’ex-Premier ministre est considéré comme le favori de cette primaire des 22 et 29 janvier. Selon un récent sondage, il serait certes assez largement en tête au premier tour, mais sa victoire n’est pas encore acquise au second tour.

Connu pour sa défense de la “démondialisation” et du protectionnisme, Arnaud Montebourg reste son principal challenger. “J’ai l’expérience de l’Etat, je sais ce qu’on peut faire ou pas”, a-t-il assuré lors du débat, où il est cependant apparu en retrait.

“Tourner la page”

Jouant à l’aile gauche du parti socialiste, Benoît Hamon est celui qui bénéficie de la meilleure dynamique, au point de talonner Arnaud Montebourg dans les dernières enquêtes d’opinion. Face aux “bouleversements inédits” que connaît le monde, il va falloir “tourner la page avec la vieille politique”, a-t-il jugé jeudi.

Trois autres candidats plus marginaux ont aussi participé au débat: Sylvia Pinel (artisanat, logement), la seule femme candidate, Jean-Luc Bennahmias, centriste de gauche, et François de Rugy, écologiste. Deux autres débats sont prévus d’ici le premier tour.

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