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Le chef de la police de New York tire sa révérence

La police new-yorkaise est désormais dirigée par l'ex-adjoint de William Bratton qui a tiré sa révérence vendredi, James O'Neill, 59 ans, policier issu de la base, en poste à New York depuis 1983. KEYSTONE/AP/BEBETO MATTHEWS sda-ats

(Keystone-ATS) Le puissant et respecté chef de la police de New York, William Bratton, a tiré sa révérence vendredi. Il s’est targué d’avoir limité les tensions avec la population, dans un contexte de crise pour la police américaine.

William Bratton, 68 ans, avait annoncé son départ début août, après deux ans et demi à la tête du célèbre NYPD, pour le cabinet de conseil en stratégie Teneo. Il avait la particularité d’avoir dirigé tant le NYPD – deux fois, son premier mandat date du milieu des années 1990 – que les polices de Los Angeles et de Boston, la ville de ses débuts.

La criminalité à New York, où certains quartiers y compris à Manhattan étaient de vrais coupe-gorge dans les années 1970-80, n’a cessé de reculer ces dernières années. Au 11 septembre, 242 homicides avaient été enregistrés, soit 3,6% de moins par rapport à la même période de 2015, tandis que les fusillades baissaient de 12,7%, selon le quotidien Newsday.

Interpellations arbitraires

Le prédécesseur de William Bratton, Ray Kelly, avait largement amorcé la tendance mais elle s’est poursuivie sous celui-ci. Bien que critiqué par les associations de défense des droits des Noirs,- il avait traité le mouvement “Black Lives Matter” de “croisade sans leader” -, les médias new-yorkais soulignaient vendredi qu’il avait réduit drastiquement les interpellations arbitraires avec fouille immédiate (stop-and-frisk).

Ces interpellations avaient tendu le climat entre la police et les associations, qui dénonçaient contrôles au faciès et brutalité inutile.

New York a dû déplorer en 2014 la mort d’un père de famille noir, Eric Garner, lors d’une interpellation musclée, suivie de l’abandon des poursuites contre l’officier mis en cause. Mais William Bratton peut se targuer d’avoir évité à New York des émeutes et manifestations tendues comme celles qu’ont connues Ferguson, Baton Rouge ou Milwaukee.

Proximité

William Bratton était par ailleurs souvent critiqué pour sa trop grande proximité avec le maire démocrate de New York, Bill de Blasio. Cette proximité lui aurait valu d’obtenir près de 1300 policiers supplémentaires.

Il s’est targué vendredi d’avoir pu ainsi améliorer la formation des agents et former des unités de police de proximité, réduisant ainsi les tensions entre police et habitants. La police new-yorkaise est désormais dirigée par l’ex-adjoint de Bratton, James O’Neill, 59 ans, policier issu de la base, en poste à New York depuis 1983.

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