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Le départ d’Eveline Widmer-Schlumpf ouvre la voie à un 2e siège UDC

(Keystone-ATS) Le départ d’Eveline Widmer-Schlumpf ouvre la voie à un 2e siège UDC. “Ce n’est pas la pire journée de ma vie”, a plaisanté le président du parti conservateur Toni Brunner devant les médias à Berne.

La formation est prête à assumer des responsabilités supplémentaires au gouvernement. “Ce sera l’occasion d’être représenté par un conseiller fédéral défendant une ligne plus dure concernant l’asile et l’Europe”, a ajouté Toni Brunner. L’UDC réitère sa demande au Parlement d’intégrer à sa juste mesure le parti le plus fort au gouvernement.

Son groupe parlementaire choisira le 20 novembre le ou les candidats qu’il veut envoyer dans la course. L’option d’un ticket à deux noms est la plus probable, et les chances pour que ce soit un duo Alémanique-Romand sont élevées. Toni Brunner ne sera “définitivement” pas candidat, a-t-il précisé.

PLR et PDC en soutien

Pour le PLR, l’Union démocratique du centre doit obtenir un deuxième siège au Conseil fédéral. De même, le PDC estime en vertu du principe de concordance que l’UDC a la légitimité pour disposer de ce deuxième mandat.

Les libéraux-radicaux sont d’avis que la force des partis doit se refléter au gouvernement: les trois formations qui ont engrangé le plus de voix aux élections fédérales doivent donc occuper chacune deux fauteuils de ministres. Le dernier mandat doit revenir au quatrième parti le plus représenté, écrit le PLR dans un communiqué.

S’il regrette le départ d’Eveline Widmer-Schlumpf du Conseil fédéral, le PDC ne songe toutefois pas à un renforcement du centre le 9 décembre prochain, a indiqué à l’ats son président Christophe Darbellay. Interrogé sur une éventuelle deuxième candidature du centre le 9 décembre, il a rejeté d’emblée un tel scénario.

Siège PLR pas menacé

Dans cette optique, lui-même n’est pas candidat et le deuxième siège des libéraux-radicaux n’est pas menacé. Mais la position du PLR pourrait changer si le centre parvenait à créer une véritable coalition.

Pour le reste, que ce soit pour les droits de l’homme ou les bilatérales, les prétendants UDC devront clarifier leurs positions lors des auditions à venir, a déclaré Christophe Darbellay. Le PDC attend de l’UDC des candidats qui respectent la collégialité.

Etat de droit

De son côté, le Parti socialiste soutiendra un candidat qui s’engage à respecter l’Etat de droit. “On attend des candidats qu’ils s’engagent à respecter les accords bilatéraux, la Convention européenne des droits de l’homme qui est le coeur de l’Etat de droit, et la collégialité”, a dit Christian Levrat à l’ats.

Quant à savoir si l’UDC est désormais promise à un deuxième siège, le scénario n’est pas encore joué, selon le conseiller aux Etats (PS/FR). “Cela a toujours été l’Assemblée fédérale qui a élu les conseillers fédéraux. On entendra tous les candidats”, a déclaré Christian Levrat.

Comme le PS, les Verts ne voteront en aucun cas pour un candidat qui ne respecte pas les droits de l’homme, qui remet en cause l’Etat de droit et la place de la Suisse au sein de l’Europe, a fait savoir Adèle Thorens. “Les partis du centre sont légitimés à revendiquer ce siège. C’est une solution qu’on soutiendrait” a précisé la co-présidente des Verts.

La priorité des Verts est d’éviter un Conseil fédéral avec une droite dure qui remette en cause de nombreux dossiers, notamment celui de la stratégie énergétique, a expliqué Adèle Thorens.

Rapprochement au centre

De son côté, suite au retrait annoncé d’Eveline Widmer-Schlumpf, le parti bourgeois-démocrate veut oeuvrer à un rapprochement des formations du centre. Une attitude constructive et bourgeoise est plus nécessaire que jamais, fait valoir le PBD dans un communiqué.

Si le départ de sa conseillère fédérale ouvre une ère nouvelle, le parti s’y est déjà, progressivement, préparé. Il s’agit désormais d’adopter des positions constructives et orientées vers des solutions sur toutes les questions importantes, estime-t-il.

Comme presque toutes les autres formations, le parti regrette le retrait de la ministre des finances, mais il comprend pleinement sa décision. En tant que femme compétente et courageuse, Eveline Widmer-Schlumpf a su gagner un profond respect, ceci dans un contexte très exigeant fait de changements et de bouleversements, affirme le PBD.

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