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Le fondateur du MCG acquitté dans une affaire de stupéfiants

Eric Stauffer et son avocate Yaël Hayat ont finalement obtenu gain de cause en appel devant la justice genevoise (archives) KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Eric Stauffer, fondateur du Mouvement citoyens genevois (MCG), n’est plus reconnu coupable d’infraction à la loi sur les stupéfiants. Le député, qui avait été condamné par le Tribunal de police à une peine pécuniaire avec sursis, a obtenu son acquittement en appel.

“Cette décision de justice est infiniment rassurante et s’inscrit au-delà du règlement de comptes”, a commenté mercredi Yaël Hayat, l’avocate d’Eric Stauffer dans ce dossier. Elle confirmait une information révélée par la Tribune de Genève.

L’affaire qui est reprochée au turbulent politicien date de septembre 2013. Eric Stauffer et d’autres partisans du MCG étaient allés de nuit, caméra au poing, dans le quartier des Pâquis, pour montrer comment l’endroit était infesté de trafiquants de drogue et combien il était facile de se procurer de la cocaïne.

Le but était de faire une petite vidéo dans le cadre d’une campagne électorale. Eric Stauffer a donné 200 francs au plus jeune membre de son équipe et lui a demandé d’aborder un groupe de personnes d’origine africaine pour leur acheter de la drogue. Le militant est revenu quelques instants plus tard avec deux boulettes de drogue.

Risque admissible

Le Ministère public avait considéré qu’Eric Stauffer avait accepté le risque, en agissant comme il l’a fait, que la cocaïne tombe en mains de tiers. La drogue aurait ainsi pu être remise sur le marché. La Chambre pénale d’appel et de révision n’a pas suivi le raisonnement du procureur général Olivier Jornot.

L’instance d’appel relève dans son jugement que le comportement du député et du jeune militant du MCG, “consistant à joindre les forces de l’ordre et à leur remettre la cocaïne, démontre qu’ils n’avaient nulle intention de la consommer, de la vendre, voire de la remettre à autrui ou l’abandonner dans la rue”.

Pour la chambre pénale d’appel et de révision, il y a bien eu une intention délictueuse dans cette affaire. Mais comme le but était d’exclure que la drogue acquise parvienne à un consommateur, en la faisant détruire par les autorités, l’acte reproché peut être considéré sous l’angle “du risque admissible”.

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