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Le gouvernement français renforce son plan anti-radicalisation

Le Premier ministre français, Manuel Valls, a annoncé débloquer 40 millions supplémentaires pour son nouveau plan anti-radicalisation. KEYSTONE/EPA/STR sda-ats

(Keystone-ATS) Le gouvernement français a présenté lundi de nouvelles mesures contre la radicalisation, dont la création de centres régionaux anti-radicalisation. Elles doivent compléter les plans lancés depuis 2014 pour enrayer ce phénomène touchant 10’000 personnes en France.

Le Comité interministériel pour la prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) a entériné 80 mesures de lutte contre le djihadisme. Une lutte qui est “sans doute le grand défi de notre génération”, a déclaré le premier ministre Manuel Valls lors d’une conférence de presse.

Parmi les décisions, figure la création d’ici fin 2017 d’un centre anti-radicalisation dans chaque région française. Le premier ouvrira cet été dans le centre du pays avec des jeunes volontaires. Prévu d’ici la fin de l’année, un deuxième “traitera des cas plus lourds”, dont des repentis de retour de Syrie. Outre-mer, un centre est envisagé sur l’île de Mayotte, dans l’Océan Indien.

Le gouvernement veut aussi doubler en deux ans les capacités de prise en charge des personnes menacées de radicalisation et leur famille, soit 1’600 jeunes et 800 familles à ce jour.

Contre-discours

Le premier ministre a également annoncé vouloir “construire de puissants contre-discours” pour “contrecarrer la propagande djihadiste et salafiste et casser cette entreprise d’embrigadement à grande échelle”.

L’une des mesures vise la mise en place d’un “conseil scientifique permanent” sur la radicalisation et le terrorisme. Ce dernier pourrait coordonner un réseau de recherche et renforcer les liens entre chercheurs et fonctionnaires de l’antiterrorisme.

“Les voix de l’islam de France doivent se faire entendre encore plus fort”, a martelé M. Valls. Dimanche, le Conseil français du culte musulman a annoncé la mise en place d’un “conseil théologique” pour lutter contre la propagande djihadiste.

Autre point important: l’augmentation du contrôle des personnes occupant des postes sensibles, notamment dans les transports.

Enveloppe de 40 millions

Enfin, le plan reprend plusieurs mesures d’un projet de réforme pénale en cours d’examen au parlement, comme le contrôle administratif pour des personnes de retour du djihad, la refonte du renseignement pénitentiaire et l’introduction à la perpétuité réelle pour des faits de terrorisme.

Pour financer ce plan de “stratégie globale”, l’exécutif a prévu une enveloppe de 40 millions d’euros supplémentaires d’ici deux ans.

Selon des chiffres officiels à fin avril 2016, plus de 2’000 personnes en provenance de France étaient allées grossir les filières djihadistes en Syrie et en Irak. Et près de 9’300 individus ont été signalés pour “radicalisation violente”.

Depuis 2013, trois tentatives d’attentats ont échoué et quinze projets d’attentats ont été déjoués en France, selon les autorités. Sur ces quinze, six étaient portés par des individus de retour de la zone syro-irakiennne.

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