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Le gouvernement japonais était au courant du risque de fusion

(Keystone-ATS) Le gouvernement japonais était au courant du risque de fusion nucléaire à la centrale de Fukushima dans les heures qui ont suivi le tsunami en mars 2011. Il n’en a cependant pas informé le public.

Un document officiel, publié vendredi, indique qu’au cours d’une réunion en présence des principaux ministres organisée le 11 mars environ quatre heures après le déferlement de vagues géantes contre le site atomique, un participant non identifié a pour la première fois évoqué le risque de fusion.

“Si la température du coeur du réacteur monte après huit heures, il y a un risque de fusion”, a mis en garde ce responsable, en précisant que les circuits de refroidissement du combustible nucléaire ne fonctionnaient plus que sur des batteries ayant une autonomie de huit heures.

Manque de transparence

Cette révélation va encore renforcer le sentiment répandu dans l’opinion publique japonaise que le gouvernement a manqué de transparence dans la gestion de la plus grave crise nucléaire depuis la catastrophe de Tchernobyl en 1986.

Le site de Fukushima Daiichi, situé à 220 kilomètres au nord-est de Tokyo, a rejeté des fumées et des particules radioactives après que ses circuits d’alimentation électrique eurent été noyés par le tsunami qui a ravagé la côte nord-est du Japon, faisant quelque 19’000 morts et disparus.

Négation des autorités

Le porte-parole du gouvernement de l’époque a pendant des semaines écarté toute idée de fusion. Devenu aujourd’hui ministre de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, M. Edano a déclaré aux journalistes après la publication de ce document: “J’accepte humblement d’être critiqué parce que je ne pouvais pas vous dire qu’il y avait un risque de fusion”.

Le gouvernement et l’opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco), ont pendant des mois soutenu qu’il n’y avait pas eu de fusion à Fukushima, malgré des avertissements répétés émis par des experts indépendants.

Il a fallu attendre la mi-mai pour qu’ils reconnaissent que trois des six réacteurs avaient subi une fusion partielle ou complète du combustible.

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