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Le Grand Conseil valaisan veut abattre les loups hybrides

Loup, chien, hybride? Le Grand Conseil valaisan veut avoir des certitudes. Il a accepté deux postulats qui demandent que les analyses génétiques l'établissent à l'avenir. Les hybrides ne sont pas protégés et peuvent être abattus (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BRUN sda-ats

(Keystone-ATS) La présence de loups en Valais a soulevé le débat au Grand Conseil valaisan. Le sujet est revenu sur la table par le biais de deux postulats qui demandent de contrôler que les loups ne sont pas des hybrides.

Les deux postulats demandent que les tests ADN contrôlent systématiquement si l’animal est un loup ou un hybride. En cas d’hybridation, le canidé doit être abattu, estiment les postulants.

Les deux textes ont été combattus par la gauche et les Verts. Loups et chiens appartiennent à la même espèce. Un croisement entre les deux n’est pas une hybridation mais une introgression génétique, a expliqué Jérôme Fournier (Verts). Pour lui, les postulats visent uniquement à démontrer que les loups sont tous des hybrides et doivent tous être abattus.

Il n’y a aucune place pour le loup en Valais, a déclaré Philipp Matthias Bregy (PDC). “Il faut tout entreprendre pour l’éliminer”. Or, les hybrides ne sont pas protégés par la convention de Berne.

Analyses contestées

Les postulats se réfèrent à une série d’analyses génétiques effectuées à la demande d’un groupe d’éleveurs français. Les analyses effectuées par un laboratoire allemand ont montré que la totalité des échantillons utilisables révèlent qu’il s’agit de loups croisés avec des chiens.

Les opposants au postulats ont évoqué d’autres analyses qui montrent que l’hybridation ne concerne que 5% du cheptel de loups et que seul 1,6% des loups serait issu de croisements de première génération. Et quand bien même il y en aurait davantage, comment les reconnaître sur le terrain, a demandé Jérôme Fournier.

Les arguments n’ont guère convaincu au-delà de la gauche. “Il s’agit de savoir si l’animal qui bouffe les moutons est protégé par la convention de Berne”, a dit Fabien Schafeitel (PDC). Car les hybrides ne sont pas protégés et peuvent donc être abattus. Les deux postulats ont été acceptés à une majorité des deux tiers.

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