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Le Hezbollah accuse des sunnites d’avoir tué son chef militaire

Mustafa Badreddine était sous le coup de sanctions américaines et avait été inculpé par le Tribunal spécial pour le Liban de l'ONU dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafic Hariri en 2005. Keystone/EPA/NABIL MOUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) Le Hezbollah chiite libanais a annoncé que la mort de son commandant militaire en chef, Mustafa Badreddine, en Syrie était due à un “bombardement d’artillerie mené par les groupes takfiris”. Il faisait référence aux groupes djihadistes ou islamistes radicaux sunnites.

“Notre enquête a prouvé que l’explosion ayant visé l’un de nos postes près de l’aéroport international de Damas et qui a tué le frère commandant Mustafa Badreddine est due à un bombardement d’artillerie mené par les groupes takfiris présents dans la zone”, indique samedi un communiqué du puissant parti armé qui combat rebelles et djihadistes aux côtés des troupes du régime syrien.

Aucun groupe rebelle ou djihadiste n’a fait de revendication depuis l’annonce vendredi par le Hezbollah de la mort de Badreddine, le plus important responsable du Hezbollah tué depuis l’assassinat en février 2008 à Damas de son prédécesseur Imad Moughniyé.

“Les résultats de l’enquête renforceront notre détermination et notre volonté à poursuivre le combat contre ces bandes criminelles et à les vaincre. C’était le souhait et l’espoir de notre cher martyr”, ajoute le communiqué du Hezbollah publié plus de 24 heures après l’annonce de la mort de son commandant.

Aucun survol d’avion entendu

Le mouvement chiite, qui a livré une guerre à Israël en 2006, accuse généralement l’Etat hébreu de l’assassinat de ses cadres, mais il ne l’a pas mis en cause dans ses premiers communiqués sur la mort de M. Badreddine. A 55 ans, il était responsable du dossier de la Syrie, où la guerre fait rage depuis cinq ans entre troupes du régime, rebelles et djihadistes.

Il était sous le coup de sanctions américaines et avait été inculpé par le Tribunal spécial pour le Liban de l’ONU dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafic Hariri en 2005.

Selon une source de la sécurité syrienne, l’explosion a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi dans un entrepôt près de l’aéroport de Damas, où se trouvait Mustafa Badreddine. Aucun survol d’avion n’a été entendu avant l’explosion et personne ne savait que ce chef du Hezbollah s’y trouvait, a indiqué cette source à l’AFP.

L’aéroport et ses environs font partie de la zone de combats de Sayeda Zeinab, haut lieu de pèlerinage chiite situé à 10 km de Damas et sous contrôle de l’armée syrienne. Cependant les Iraniens et le Hezbollah y sont très présents. La première position rebelle se trouve à 7 km de là, dans la Ghouta orientale.

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