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Le Kenya “perd patience” et veut des résultats pour l’Afrique

(Keystone-ATS) “Il est temps que le système nous paie en retour”, a déclaré mardi à Nairobi la présidente de la 10e ministérielle de l’OMC, la ministre kényane Amina Mohamed. Sans résultats, notamment pour l’Afrique, la fonction de négociation de l’Organisation sera “brisée”.

“Nous perdons patience”, a déclaré la ministre du commerce international, à quelques heures de l’ouverture de la Conférence. Elle souhaite un “succès pour l’Afrique, le développement, tous les membres et le commerce global”.

Et d’appeler à des résultats sur la concurrence à l’exportation, le paquet sur les pays les moins avancés (PMA), la révision de l’Accord sur les technologies de l’information (ITA) ou les biens environnementaux (EGA). Elle souhaite aussi que l’Accord sur la facilitation du commerce (TFA) adopté à Bali puisse entrer en vigueur à Nairobi.

Mais seuls 57 Etats l’ont ratifié, alors que deux tiers des 162 membres sont nécessaires.

Discussion sur Doha prévue

Des résultats sur ces points décideront du succès ou non de la rencontre prévue jusqu’à vendredi, selon elle. L’avenir du cycle de Doha, dont ne souhaitent plus les Etats-Unis, devra être aussi abordée. “Nous devons avoir cette discussion”, a estimé le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Roberto Azevedo.

Après la conférence, l’OMC changera, annonce Mme Mohamed. Soit elle est revigorée et modernisée, soit sa capacité de négociation sera “brisée”.

Une déclaration qu’à tenue à nuancer M. Azevedo. La précédente ministérielle de Bali en 2013 a remis les thématiques du cycle de Doha sur la table avec le TFA. “Mais nous ne pouvons plus attendre aussi longtemps” qu’avant Bali, a déclaré Roberto Azevedo. Les membres doivent “regagner l’habitude de négocier et de livrer” un résultat.

ITA possible

L’ITA, un accord plurilatéral mais qui bénéficierait à tous les membres, semble la piste la plus optimiste. “Nous sommes en position” de le conclure, a affirmé M. Azevedo. La Chine doit encore proposer un calendrier révisé sur ces engagements et elle doit clarifier quelques détails.

L’EGA ne sera lui pas adopté à Nairobi. Dès lundi, la présidence australienne du groupe de 17 pays qui négocient a fait état de “progrès considérables”. Mais la liste des produits environnementaux n’est toujours pas établie.

Mme Mohamed reste confiante sur l’adoption d’une déclaration ministérielle. Une déclaration de la présidente, que les Etats-Unis interpréteraient comme le terme du cycle de Doha, n’est pas le scénario sur lequel elle travaille, a-t-elle aussi dit.

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