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Le M5S et la Ligue exigent plus de temps pour un gouvernement

Le leader du Mouvement 5 Etoiles Luigi Di Maio au sortir de son entretien avec le président Mattarella lundi KEYSTONE/EPA ANSA/ALESSANDRO DI MEO sda-ats

(Keystone-ATS) Le Mouvement 5 Etoiles (MS5) a demandé au président Sergio Mattarella quelques jours de plus pour former un gouvernement d’union avec la Ligue (extrême droite), a annoncé lundi son chef de file Luigi Di Maio. Même constat pour Matteo Salvini, numéro un de la Ligue.

“Comme nous sommes en train d’écrire ce qui sera le programme du gouvernement pour les cinq prochaines années, il est important pour nous de l’achever au mieux, c’est pourquoi nous avons demandé quelques jours de plus”, a déclaré M. Di Maio.

“Ces prochains jours seront fondamentaux”, a-t-il insisté devant la presse à la sortie d’un entretien de 45 minutes avec le président Mattarella au palais du Quirinal.

M. Salvini a évoqué quant à lui des “visions différentes” sur “certains points importants comme les infrastructures”, mais aussi l’immigration ou les rapports avec l’Union européenne. Il a fait cette déclaration après sa rencontre avec le président italien.

“Sur l’immigration, les positions de la Ligue et du M5S partent d’une distance conséquente et, dans le respect des droits humains, des traités et de la solidarité, je refuse d’imaginer un énième été d’arrivées et de business de l’immigration clandestine”, a expliqué M. Salvini, exigeant que la Ligue ait “les mains libres” sur le sujet.

Sur l’UE, “les Italiens ont voté pour nous pour aller à Bruxelles et Strasbourg afin de remettre au centre les thèmes de l’emploi des Italiens, de la dignité du travail, de la défense de l’agriculture, du ‘Made in Italy’, de la pêche”, a ajouté le patron de la Ligue.

Choix cornélien

La synthèse n’est pas simple entre la Ligue, formation nationaliste et eurosceptique, qui a fait le plein des voix dans le Nord sur la promesse de baisses massives d’impôts, et le M5S, plus ambivalent sur l’UE et plébiscité par le Sud pour avoir promis un revenu de citoyenneté.

Après un week-end d’intenses pourparlers à Milan entre les chefs de file et leurs lieutenants, les deux camps avaient évoqué un accord dimanche soir. Mais de nombreux doutes subsistent, en particulier sur la question délicate du choix du futur chef de gouvernement.

M. Di Maio s’est dit “satisfait” du climat des discutions et “de ce que nous avons obtenu sur le revenu de citoyenneté, la réforme des retraites, les coupes dans le gaspillage, sur la lutte contre la corruption, la prison pour les coupables d’évasion fiscale…”.

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