Des perspectives suisses en 10 langues

Le National accepte des achats d’armes pour 1,3 milliard

Le ministre de la défense Guy Parmelin pourra acheter de nouveaux mortiers (archives). KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER sda-ats

(Keystone-ATS) L’armée pourra se fournir de nouveaux mortiers. Le National s’est rallié mardi à cet achat, principal poste du programme d’armement devisé en tout à 1,341 milliard. Le Conseil des Etats a déjà donné son aval.

Le montant de la liste annuelle des acquisitions militaires est très proche des 1,316 milliard de francs acceptés l’an dernier par les Chambres dans le cadre de deux programmes successifs. Le poste principal est consacré à l’acquisition de 32 mortiers, 12 camions protégés et 36 conteneurs pour 404 millions.

La droite n’y voit rien à redire. Elle estime que l’armée a besoin de ces mortiers pour remplir sa mission de défense car elle ne dispose plus depuis 2009 d’un système d’appui de feu indirect sur les courtes distances.

La gauche estime en revanche que ce projet, destiné à des combats urbains lors d’une guerre conventionelle, n’est pas prioritaire. Les menaces viennent d’abord du terrorisme ou de la cyberguerre. Le camp rose-vert proposait donc de biffer cette acquisition, ou à défaut de dépenser 200 millions de moins. Ces propositions ont été rejetées par 132 voix contre 53 et par 135 voix contre 52.

Autres achats

Pour le reste, les députés ont donné leur aval à une large flotte de camions et des remorques (314 millions), à une série d’armes antichar et antiblindage à épauler (256 millions). Ils ont aussi accepté de libérer 127 millions pour du matériel de remplacement permettant de maintenir à jour la flotte d’avions de combat.

Autres enveloppes: 100 millions destinés à une première tranche d’acquisitions (sacs à dos, minibus, mitrailleuses) liées à la mobilisation rapide de grands contingents en cas de crise, 91 millions pour le système de surveillance de l’espace aérien Florako et le maintien du système de radar Flores ainsi que 49 millions pour 14 canots-patrouilleurs.

Au final, le National a donné son aval au programme d’armement 2016 par 135 voix contre 37. Seuls les Verts ont exigé de totalement s’en passer.

Immobilier militaire

Par 176 voix sans opposition, la Chambre du peuple a également adopté le programme immobilier militaire qui porte sur 572 millions.

Le Conseil fédéral veut 150 millions pour la construction d’un nouveau centre de calcul à Frauenfeld. La première étape de la rénovation complète et des nouvelles constructions prévues sur la place d’armes de cette ville est devisée à 121 millions.

Un crédit de 21 millions doit financer un nouveau terminal de conteneurs au centre logistique de l’armée à Steffisburg (BE) et un autre de 17 millions l’agrandissement de la place d’armes de Jassbach (BE).

Le déplacement d’une station-émettrice au Tessin devrait coûter 13 millions. Le programme comprend aussi un crédit-cadre de 250 millions pour des projets qui génèrent des charges d’investissement inférieures à 10 millions.

Budget militaire

Enfin, par 128 voix contre 61, les députés ont refusé d’entrer en matière sur le projet du Conseil fédéral de plafonner à 18,8 milliards les dépenses militaires entre 2017 et 2020, soit un budget annuel s’échelonnant de 4,5 à 4,8 milliards.

Le Parlement a réclamé à plusieurs reprises un budget militaire de 5 milliards par an. Les Chambres fédérales ont répété en mars, lors du vote sur la réforme de l’armée, leur volonté en adoptant un plafond de dépenses de 20 milliards pour les années 2017 à 2020.

Quelques semaines auparavant, le Conseil fédéral, au nom de la rigueur budgétaire, leur avait encore demandé de revoir leurs ambitions à la baisse. Entretemps, le gouvernement a tenu compte de l’insistance parlementaire en retouchant son programme d’économies.

Critique à gauche

La gauche et les Vert’libéraux ne l’entendaient pas de cette oreille. Selon eux, l’armée doit aussi apporter sa contribution à l’assainissement des finances fédérales. La situation a en outre changé depuis que Guy Parmelin a gelé le projet de défense sol-air. Initialement prévu au programme 2017, ce dernier est devisé à 700 millions.

Mais d’autres achats seront prêts, selon le ministre de la défense. Le programme d’armement 2017 pourrait être inférieur à la moyenne, mais les suivants devraient être plus onéreux.

A défaut de faire accepter un plafond à 18,8 milliards, Cesla Amarelle (PS/VD) aurait voulu renvoyer sa copie au gouvernement pour qu’il indique quels projets devraient être financés avec les 20 milliards prévus. Jusqu’ici l’armée a multiplié les soldes de crédits car elle ne savait pas quoi faire de l’argent à disposition, a critiqué en vain Chantal Galladé (PS/ZH).

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision