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Le National accepte une rallonge de 395 millions pour 2017 à 2020

Le domaine des EPF auquel appartient l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne ici sur la photo recevra 10,34 milliards de francs pour la période 2017-2020, soit 160 millions de plus que prévu par le gouvernement, a décidé le Parlement (archives). KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA sda-ats

(Keystone-ATS) La formation, la recherche et l’innovation recevront 26,4 milliards de francs pour 2017 à 2020. Le National s’est rallié jeudi à la rallonge de 395 millions voulue par le Conseil des Etats notamment pour la formation professionnelle et les écoles polytechniques.

Le dossier repart à la Chambre des cantons pour une divergence ne concernant pas les crédits. Le Parlement a relevé une série d’enveloppes à la hausse par rapport à la proposition du gouvernement. La croissance par rapport à la période 2014-2017 s’élèvera ainsi à 2,5%.

Une minorité emmenée par l’UDC s’est opposée aux corrections des sénateurs. La formation n’est pas une vache sacrée, trop de générosité ne pousse pas à être efficace ni à remplir des objectifs, a critiqué Peter Keller (UDC/NW). Une partie du PLR et du PDC se sont rangés dans ce camp, invoquant les mauvaises perspectives budgétaires de la Confédération.

Encore plus

Le reste de l’hémicycle a soutenu des hausses qualifiées de modérées. Le PS et les Verts auraient même voulu en faire bénéficier la formation continue et les bourses d’études.

La commission préparatoire défendait également la copie des sénateurs. Le nombre d’étudiants augmente. Environ 1,5 million de personnes ayant achevé l’école obligatoire sont actuellement en formation, a rappelé le rapporteur Christian Wasserfallen (PLR/BE). C’est le plus grand levier disponible pour lutter contre la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée.

L’ensemble des acteurs du secteur sont favorables aux augmentations, a renchéri Christine Bulliard (PDC/FR). Le domaine contribuera toujours à hauteur de 10% au programme de stabilisation.

Il faut lui accorder davantage de moyens qu’à d’autres domaines car la Suisse doit rester à la pointe de la recherche, de la formation et de l’innovation. Mais les propositions du gouvernement suffiront, a assuré le ministre de la formation Johann Schneider-Ammann. En vain.

100 millions de plus

La formation professionnelle bénéficiera de 100 millions supplémentaires avec un plafond de 3,39 milliards, a décidé le National par 123 voix contre 64. Elle fait partie des quatre priorités fixées par le Conseil fédéral avec l’encouragement de la relève scientifique, la formation des médecins et le soutien à l’innovation.

Le National a également accepté par 110 voix contre 79 de dénouer les cordons de la bourse pour les écoles polytechniques fédérales. Elles recevront 10,34 milliards, soit 160 millions de plus que prévu par le gouvernement.

Les universités et les hautes écoles spécialisées (HES) disposeront, dans la perspective de la relève scientifique, de 95 millions supplémentaires. Au total, les universités pourront compter sur 2,8 milliards, et les HES sur 2,19 milliards.

Les établissements de recherche d’importance nationale décrochent 40 millions de plus, soit 422 millions en tout.

Crédits déjà scellés

Il n’y avait déjà plus de divergence entre les deux Chambres concernant les autres enveloppes. Le Parlement n’a en l’occurrence pas voulu dépenser plus que le Conseil fédéral.

Le Fonds national suisse (FNS) se voit gratifié de 4,15 milliards de francs. La commission pour la technologie et l’innovation obtient 946,2 millions. Le montant prévu pour la coopération internationale dans le domaine de la recherche et de l’innovation atteint 761,3 millions.

La formation continue obtient 25,7 millions. Une enveloppe de 101,9 millions est prévue pour les contributions allouées aux cantons pour les bourses et prêts.

Subventions contestées

Le Conseil des Etats devra se repencher sur une correction de la loi sur la formation professionnelle. Le but est de décharger les candidats aux examens fédéraux de la moitié des coûts des cours préparatoires qui se montent en moyenne à 13’000 francs.

Les sénateurs veulent que les subventions prévues pour les personnes ayant achevé des cours préparatoires aux examens professionnels fédéraux ou fédéraux supérieurs puissent être versées annuellement.

Le National a préféré mercredi obliger les candidats à faire demande motivée de soutien. La Confédération pourrait verser des subventions partielles aux personnes suivant les cours préparatoires.

Il faut éviter la bureaucratie, a critiqué le ministre de la formation en appelant en vain à revenir à la version du Conseil fédéral. Avec elle, les concernés ne pourraient solliciter de contribution fédérale qu’après avoir accompli ces cours préparatoires.

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