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Le nombre d’assistances au suicide est stable en Suisse romande

Jérôme Sobel, président d'Exit Suisse romande. sda-ats

(Keystone-ATS) Le nombre d’adhérents à Exit Suisse romande connaît une progression croissante. Celui des suicides assistés est en revanche resté stable en 2016 par rapport à l’année précédente, après avoir connu des hausses régulières les années passées.

A fin décembre, l’organisation comptait 24’225 membres et 216 gestes ultimes ont été effectués. Ces chiffres publiés sur le site internet d’Exit Suisse romande ont été présentés aux membres de l’association samedi à l’occasion de son assemblée générale à Genève.

En 2016, les bénévoles d’Exit Suisse romande ont aidé 216 personnes à mettre fin à leurs jours, soit trois de plus qu’en 2015. Précédemment, la hausse avait été quasi constante, passant de 17 suicides assistés lors de la première année, en 2001, à 91 en 2010, puis 155 en 2013 et 175 en 2014. Près de 90% de ces actes ont lieu à domicile, les autres en EMS, voire, exceptionnellement à l’hôpital ou en foyers.

Aussi en Suisse alémanique

La répartition géographique de ces 216 interventions en 2016 est proportionnelle à celle des membres d’Exit Suisse romande, à l’exception de Valais et Neuchâtel. Alors qu’Exit Suisse romande compte 2276 adhérents en Valais et 2193 dans le canton de Neuchâtel, elle a assisté 28 membres neuchâtelois à accomplir leur dernier geste, et 24 Valaisans.

Loin devant figurent les Vaudois (81 décès pour 10’271 membres) et les Genevois (56 pour 6771). A l’autre extrémité, on trouve les cantons de Fribourg (12 pour 1354), de Berne (9 pour 783) et du Jura (6 pour 436). Exit Suisse romande fait en outre état d’une cinquantaine de membres au Tessin et d’une septantaine en Suisse alémanique, régions qui comptent leur propre association Exit.

Femmes plus nombreuses

Les femmes ont été un peu plus nombreuses que les hommes à bénéficier de l’assistance d’Exit Suisse romande, à savoir près de 57%. A fin décembre, elles représentaient exactement les deux tiers des membres de l’association.

Elles ont accompli leur ultime geste en moyenne un peu plus tard que les hommes, soit à 80 ans contre 77 ans. La plus jeune avait 33 ans et la plus âgées 98 ans, écrit Exit Suisse romande. Les causes les plus fréquentes sont des cancers (48%), des polypathologies invalidantes (28%) et des pathologies neurologiques (18%).

La plupart des dossiers acceptés

Au cours de la même année 2016, la direction d’Exit Suisse romande a reçu 334 demandes d’aide au suicide. Elle a accepté 323 dossiers, cinq étant en attente et les autres ayant été refusés ou laissés sans suite. Exit Suisse romande note encore que 376 de ses adhérents sont décédés en 2016 sans son aide.

La hausse du nombre d’adhérents continue elle de croître. Alors qu’elle se montait à environ un millier de membres de plus par année entre 2010 et 2013, elle atteint depuis près de 2000 membres supplémentaires. Plus de la moitié des membres, soit 59%, sont âgés entre 51 et 75 ans. Un petit tiers (32,5%) a plus de 75 ans, le reste entre 18 et 51 ans.

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