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Le nombre de personnes qui quittent l’Eglise varie entre cantons

Rangées clairsemées: le nombre de fidèles qui quittent l'Eglise a augmenté dans beaucoup de cantons (image symbolique). Keystone/ALESSANDRO DELLA BELLA sda-ats

(Keystone-ATS) Le nombre de personnes qui se détournent de l’Eglise a augmenté dans de nombreux cantons, mais dans des proportions différentes. Le Jura et Appenzell Rhodes-Intérieures ont peu perdu de fidèles. Mais il n’est pas toujours possible de partir.

Les habitants des cantons de Bâle-Ville, de Soleure et d’Argovie ont plus souvent tourné le dos aux Eglises nationales que la moyenne suisse, selon une étude établie par l’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI) sur les Eglises romaine-catholique et évangélique-réformée. Il n’y a pas de chiffres pour les cantons du Valais, de Fribourg, de Neuchâtel, de Vaud, de Genève.

Dans les cantons pour lesquels les chiffres sont disponibles, les taux de sorties d’Église pour 1000 membres ont augmenté entre 2011/2012 et 2015 en Suisse, aussi bien chez les catholiques que chez les protestants, note le SPI. Mais les chiffres varient d’année en année, souligne l’institut. Généralement, les réformés quittent plus souvent leur Eglise que les catholiques.

Pas toujours possible

Quitter l’Eglise est possible lorsque celle-ci est aussi reconnue comme une organisation de droit public ecclésiastique, permettant également la perception d’une taxe d’Eglise. Dans ces cantons, les membres peuvent mettre fin à leur appartenance en quittant l’organisation.

Mais il y a des cantons qui ne reconnaissent pas cette forme d’organisation de l’Eglise. On ne peut donc pas la quitter, a dit à l’ats Arnd Bünker du SPI. C’est le cas dans les cantons latins (GE, NE, VD, VS, TI) et au Tessin.

Phénomène répandu

Le paysage religieux évolue rapidement. Presque un quart (23,9%) des adultes se disent sans confession, selon le recensement de l’Office fédéral des statistiques publié fin janvier. C’est presque autant que les protestants (24,9%). Leur part a fondu de moitié depuis 1970.

L’Eglise catholique romaine est épargnée par cette érosion. Entre 2000 et 2015, la part des musulmans a crû de 1,5 à 5,1% de la population. Les juifs représentent 0,2% des habitants, un chiffre stable, selon l’OFS.

Tourner le dos à l’Eglise n’est pas qu’un phénomène suisse. En Autriche, 10 membres sur 1000 ont quitté l’Eglise en 2013, 2014 et 2015, écrit le SPI. En Suisse, 8 membres sur 1000 sont partis en 2013 et 10 sur 1000 en 2015.

En Allemagne, le changement dans le versement de l’impôt ecclésiastique a poussé de nombreux catholiques à partir en 2014. Cette année-là, 9,1 fidèles ont fait le pas. En 2015 le chiffre a reculé à 7,7 pour 1000 membres.

Le SPI est un institut de recherche soutenu par l’Eglise catholique en Suisse. Son siège est à St-Gall.

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