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Le pape François dénonce la marginalisation des handicapés

De nombreux malades en chaise roulante ont assisté à la messe sur la place Saint-Pierre. KEYSTONE/AP/ALESSANDRA TARANTINO sda-ats

(Keystone-ATS) Le pape François a dénoncé dimanche la dépression, “pathologie de la tristesse” de la société contemporaine, et la marginalisation des handicapés. Il s’exprimait devant 20’000 malades et handicapés réunis place Saint-Pierre à l’occasion du Jubilé des malades.

Lors de la messe, retransmise en mondiovision, l’évangile du jour a été joué pour la première fois par un groupe de handicapés mentaux déguisés en costume de l’époque du Christ, qui ont mimé avec des gestes le récit de la femme pécheresse qui verse un parfum sur les pieds de Jésus.

Une jeune aveugle a prononcé une lecture à partir d’un missel en braille. Les textes du jour ont été traduits par des sourds dans la langue internationale des signes. Des trisomiques ont servi la messe. La communion a été distribuée à des milliers de personnes sur des fauteuils roulants.

Culture du divertissement

“Ces temps-ci, on considère qu’une personne malade ou portant un handicap ne peut pas être heureuse, parce qu’elle est incapable de mener le style de vie imposé par la culture du divertissement”, a dénoncé François.

“A cette époque où un certain soin du corps est devenu un mythe de masse et donc une affaire économique, ce qui est imparfait doit être masqué, parce que cela porte atteinte à la sérénité des privilégiés et met en crise le modèle dominant”, a-t-il dit.

Le souverain pontife a critiqué l’idée qu'”il vaut mieux maintenir ces personnes séparées dans une ‘enceinte’ – peut-être dorée – ou dans les ‘réserves’ du piétisme et de l’assistantialisme (…) Dans certains cas, on soutient même qu’il vaut mieux s’en débarrasser parce qu’elles deviennent un poids économique insoutenable en un temps de crise”.

Plaidoyer pour le sourire

François a opposé “la thérapie du sourire”, qui peut redonner le désir de vivre à “la pathologie de la tristesse”. “Aujourd’hui, l’une des plus fréquentes pathologies est aussi celle qui touche l’esprit (…) Lorsqu’on fait l’expérience de la trahison dans les relations importantes, alors la tentation de se replier sur soi devient très forte”.

François a souligné que certains malades mettent tout leur espoir dans la science, pensant que “quelque part, il existe un médicament à même de guérir”. “Même s’il y avait un tel médicament, il serait accessible à très peu de personnes”.

Quelque 20’000 personnes malades ou handicapées sont venues à Rome entre vendredi et dimanche. Le Vatican a fait de ce Jubilé un temps fort de l’Année sainte de la miséricorde, rappelant l’importance du respect des malades dans l’enseignement de la foi chrétienne.

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