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Le parquet de Brest ouvre une enquête préliminaire sur Richard Ferrand

Pour Richard Ferrand, proche de première heure d'Emmanuel Macron, le ciel s'assombrit un peu plus. Keystone/EPA POOL/CHRISTOPHE PETIT TESSON / POOL sda-ats

(Keystone-ATS) Le parquet de Brest a annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les activités passées du ministre français de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand. La justice s’intéresse à une affaire immobilière impliquant ce fidèle du président Macron.

Cette enquête ouverte à Brest intervient le jour même de la présentation à la presse d’une loi sur la moralisation de l’éthique politique promise par le nouveau chef de l’Etat au nom de l’exemplarité. L’association anticorruption Anticor avait adressé mercredi une plainte “contre X sur le fondement du délit d’abus de confiance” au parquet de Brest. Le ministre est soupçonné de favoritisme dans une opération immobilière.

La semaine dernière, l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné avait révélé que l’épouse de M. Ferrand avait bénéficié de l’attribution d’un marché de location d’une mutuelle d’assurance quand il en était le directeur général (1998-2012). Un autre volet concerne l’embauche de son fils quelques mois comme collaborateur parlementaire.

Le ministre de la Cohésion des territoires est accusé d’avoir permis à la société civile immobilière (SCI) de sa compagne, Sandrine Doucen, d’emporter un marché immobilier en 2011 lors de la location d’un local commercial par les Mutuelles de Bretagne, dont il était alors le directeur général. Or cette SCI n’existait pas encore légalement et n’était pas encore propriétaire des surfaces proposées.

Ferrand exclu de démissionner

“Après analyse des éléments complémentaires (…), j’ai décidé de saisir ce jour la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes d’une enquête préliminaire”, a indiqué le procureur de la République Eric Mathais dans un communiqué, au lendemain de l’annonce du dépôt de la plainte d’Anticor.

“Cette enquête aura pour but de recueillir tout élément permettant une analyse complète des faits et de rechercher si ceux-ci sont susceptibles ou non de constituer une infraction pénale en matière d’atteintes aux biens, de manquements au devoir de probité et aux règles spécifiques du code de la mutualité”, précise-t-il.

Le ministre, un ex-socialiste rallié de la première heure à Emmanuel Macron, est confronté à une polémique et à des appels à la démission depuis les révélations. M. Ferrand a vigoureusement démenti toute irrégularité et a exclu de démissionner.

Le président de la République Emmanuel Macron a tenu en Conseil des ministres à “appeler à la solidarité, la responsabilité”, a rapporté mercredi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.

“La presse doit faire son travail de questionnement, de révélation de la vérité, ensuite il y a une justice indépendante en France, qui fait son travail, il ne faut confondre aucun de ces rôles”, a plus tard déclaré le chef de l’Etat, en déplacement mercredi après-midi aux chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

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