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Le patron de Nestlé entendu par une juge pour un cas de harcèlement

(Keystone-ATS) Le patron de Nestlé sera entendu par la justice vaudoise, en tant que partie, dans une affaire de harcèlement moral et psychologique. Paul Bulcke et trois autres dirigeants du géant vaudois de l’alimentation feront face à une ancienne collaboratrice mi-décembre.

Outre Paul Bulcke, le Tribunal d’arrondissement de Lausanne entendra le directeur opérationnel de Nestlé José Lopez, l’ex-chef du personnel et actuel patron de Nespresso Jean-Marc Duvoisin et Francisco Castañer, qui occupait jusqu’en 2010 des responsabilités administratives au sein de la multinationale.

“Ils seront présents en tant que partie le 16 décembre prochain”, précise à l’ats Lydia Méziani, porte-parole du géant veveysan de l’alimentation. Elle confirmait une information parue dans les quotidiens alémaniques Tages-Anzeiger et Der Bund.

Experte recrutée à l’OMS

Cette audience intervient dans le cadre d’une procédure pendante entre une ex-employée de Nestlé et Nestec SA (le centre de recherches de Nestlé, sis à Lausanne, ndlr), indique Katia Elkaim, présidente du Tribunal d’arrondissement de Lausanne.

L’affaire est connue depuis 2011, année du dépôt de la plainte pour harcèlement moral et psychologique de la part de celle que Nestlé à débauchée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2000 pour superviser la sécurité alimentaire au niveau mondial. Avant de la licencier en 2010, dans un contexte de relations de travail détériorées avec son supérieur direct.

Plus de 2 millions d’indemnités

Depuis, l’ancienne experte de l’OMS n’a pas retrouvé d’emploi. Elle estime avoir été discréditée dans son travail, peu à peu démise de ses responsabilités pour avoir parfois pointé à l’interne des affaires délicates. Elle reproche également aux dirigeants de Nestlé de n’avoir pas répondu à ses appels, notamment à une demande d’enquête administrative.

En matière de dédommagements, elle demande une réparation pour tort moral de 1 franc symbolique, ainsi que des indemnités pour perte de gain de deux millions. Une somme représentant une part du salaire qu’elle aurait dû toucher jusqu’à sa retraite en 2019.

Nestlé conteste

Nestlé rejette en bloc les dires de la plaignante. “Ces accusations ne concordent pas avec les faits”, affirme Lydia Méziani. “Le harcèlement est fermement condamné au sein de notre groupe”.

Quant aux propos de l’ex-employée, qui dans sa plainte pointait des manquements dans la qualité des produits, Nestlé les juge “totalement infondés”. Le groupe assure ne tolérer aucune défaillance en matière de sécurité alimentaire. “C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons dû nous séparer d’elle en 2010”.

Ce sera à la justice de trancher. Après les parties, le tribunal entendra des témoins, dans le cadre l’administration de preuves, qui une fois terminée permettra à l’affaire d’être jugée.

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