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Le pays célèbre les dix ans au pouvoir de Raul Castro

Raul Castro lors de la commémoration du 63e anniversaire de la Révolution mardi dernier (archives) KEYSTONE/EPA AIN EFE/OSVALDO GUTIERREZ GOMEZ sda-ats

(Keystone-ATS) Cuba célébrait dimanche le 10e anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Raul Castro, le frère de Fidel, père de la Révolution cubaine. Au même moment, plus de 2000 migrants cubains en partance pour les Etats-Unis étaient coincés en Colombie.

Le 31 juillet 2006, Fidel Castro délègue le pouvoir, pour des raisons de santé, à son frère cadet Raul, ancien numéro 2 du régime et ministre de la Défense depuis 1959 et l’arrivée des “barbudos” sur l’île. Officiellement désigné président en 2008, il a annoncé qu’il passerait la main en 2018, après avoir imposé la limite de deux mandats consécutifs. Miguel Diaz-Canel, numéro 2 du régime, né en 1960, est appelé d’ici deux ans à succéder aux frères Castro.

Aussi discret que son aîné était volubile, Raul Castro, 85 ans, a fait entrer son pays dans une nouvelle ère, sans toutefois céder sur le champ politique. A présent, les Cubains peuvent voyager plus facilement, choisir parmi de nombreux restaurants privés, se connecter à des bornes Wifi en extérieur – en payant -, vendre et acheter leur voiture ou leur maison, et voir flotter la bannière étoilée au-dessus de l’ambassade des Etats-Unis. Une révolution.

Liaisons aériennes à venir

Depuis l’annonce du rapprochement entre Cuba et les Etats-Unis fin 2014, les deux ex-ennemis de la Guerre froide sont parvenus à concrétiser quelques avancées: rétablissement d’un service postal direct, début du retour des hôteliers et croisiéristes américains à Cuba et les liaisons aériennes régulières ne devraient plus tarder.

Cuba réclame toujours la levée de l’embargo imposé à l’île depuis 1962. Le président Barack Obama, qui a effectué une visite historique en mars à La Havane, a assoupli l’embargo mais il a échoué à le faire lever par le Congrès, dominé par les républicains.

Migrants coincés en Colombie

Reste que des Cubains continuent de se battre pour rallier les Etats-Unis. Plus de 2000 d’entre eux sont actuellement coincés en Colombie en raison d’une surveillance renforcée des frontières en Amérique centrale. Ils ont demandé samedi à Barack Obama de leur venir en aide.

“Nous vous demandons d’intervenir et d’user des moyens dont vous disposez pour nous permettre d’arriver en toute sécurité dans votre pays, sans avoir à risquer notre vie dans la forêt aux mains des trafiquants de personnes”, ont déclaré les migrants dans un texte adressé au président américain et dont l’AFP a obtenu copie.

Ils proposent même, en échange de cette aide, de renoncer à bénéficier, à leur arrivée aux Etats-Unis, des avantages jusqu’ici accordés aux émigrés cubains. Ils dénoncent “les conditions inhumaines” dans lesquelles ils survivent actuellement, et la “violence psychologique constante” venant de la menace du gouvernement colombien de les renvoyer à Cuba.

Les autorités colombiennes, qui ont expulsé plus de 5800 migrants illégaux ces deux derniers mois, principalement venus d’Haïti, veulent éviter que leur pays se transforme en lieu de passage pour les migrants. Le président colombien a toutefois ordonné vendredi que soit “réexaminée” la situation des Cubains.

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