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Le PBD grison éclaboussé par le scandale des cartels

La conseillère d'Etat grisonne Barbara Janom Steiner (PBD) a tenu des propos très critiques envers des membres du parti impliqués de près ou de loin dans le scandale des cartels. KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER sda-ats

(Keystone-ATS) La conseillère d’Etat grisonne Barbara Janom Steiner (PBD) a tenu des propos très critiques dans le cadre du scandale des cartels dans la construction, révélé cette semaine. Au sein même du parti, des doutes planent sur le rôle joué par des représentants du PBD.

“On ne peut pas reprocher aux sceptiques leurs questions”, a déclaré la ministre grisonne devant les 100 délégués du parti suisse, dont Eveline Widmer-Schlumpf et Samuel Schmid, réunis samedi à Seewies (GR). Il s’avère en effet que plusieurs représentants du PBD gravitent autour de cette affaire, a-t-elle dit.

Le comportement de certains risque de nuire au parti, a poursuivi la conseillère d’Etat en charge des finances. Elle faisait allusion aux ententes illicites sur le marché grison des constructions en Basse-Engadine et dans lesquelles certains politiciens pourraient être impliqués ou auraient montré peu de curiosité.

Des membres du PBD proches des milieux de la construction impliqués dans ce scandale sont sur la sellette. En particulier deux candidats pour les élections du gouvernement cantonal en juin, Jon Domenic Parolini, actuel directeur de l’économie, et Andreas Felix, président du parti cantonal.

Siège abandonné

“Le monde est sens dessus dessous”, a poursuivi la ministre sans pouvoir cacher sa déception. A six semaines des élections. Le PBD a déjà encaissé un premier dommage de taille avec le retrait d’Andreas Felix de la course au Conseil d’Etat. Il aurait dû défendre le siège laissé libre par Barbara Janom Steiner.

M. Felix a annoncé sa défection vendredi, au lendemain de l’annonce du scandale par la Commission de la concurrence (COMCO). Il ne sera pas remplacé et le siège PBD sera livré sans combat à la concurrence. Andreas Felix a également démissionné de la présidence du PBD cantonal.

Il affirme qu’il ne savait rien des accords illicites. Mais son rôle de directeur de l’association grisonne des entrepreneurs (GBV) est devenu un thème central de la campagne électorale en raison de l’affaire des manipulations d’adjudications.

Les bonnes questions

Andreas Felix s’est posé les bonnes questions et a pris les mesures qui s’imposaient, selon Mme Janom Steiner. Il mérite notre respect. D’autres membres du parti proches de ce scandale devraient s’en inspirer, a-elle ajouté.

Les propos de la ministre contrastaient avec ceux de plusieurs intervenants. Le président du PBD suisse Martin Landolt, le directeur de campagne Gian Michael ou le nouveau président par interim du parti cantonal Bernhard Niggli ont défendu Andreas Felix, remettant en question les compte-rendus des journalistes et la perception du public. “Le PBD ne le laissera pas tomber”.

Les cadres du parti refusent cependant de parler de crise pour les prochaines élections. Les délégués se sont au contraire serré les coudes en vue des élections décisives du 10 juin dans deux cantons clé pour le PBD, les Grisons et Glaris. Dans ce dernier canton, le PBD a déjà pu sauver son siège au Conseil d’Etat début mars. Il se prononcera sur la composition de son Parlement.

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