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Le plus beau 0-0 de l’histoire

(Keystone-ATS) Dans la douleur avec sans doute le plus beau 0-0 de son histoire préservé par un sauvetage de Ricardo Rodriguez dans le temps additionnel, la Suisse s’est qualifiée pour la Coupe du monde 2018.

Ce score nul et vierge obtenu à Bâle lui ouvre les clés du paradis.

La Suisse se qualifie ainsi une quatrième Coupe du monde de rang, la onzième de son histoire, grâce à ce penalty tombé du ciel de Belfast jeudi soir lors de l’acte I de ce barrage contre l’Irlande du Nord. Même si les Irlandais ont offert une autre réplique dimanche, la Suisse valide son ticket à l’issue d’un match qu’elle a eu toutes les peines du monde à maîtriser. Le public ne fut pas dupe. Les sifflets adressés à Haris Seferovic sur un raté presque impardonnable à la 85e minute traduisaient bien sa colère. Comme s’il y avait eu quelque part tromperie sur la marchandise. Heureusement, le coup de sifflet final a agi comme une sorte de grand pardon.

27e équipe qualifiée pour la Coupe du monde 2018, la Suisse a un peu plus de six mois devant elle pour monter en régime. La défaite de Lisbonne contre le Portugal et ce barrage retour bien laborieux auront le mérite de ramener sur terre des joueurs et des supporters qui se sont peut-être vus trop beaux. “Nous voulons écrire l’histoire en Russie”, lance le capitaine Stephan Lichtsteiner. Ecrire l’histoire, c’est jouer enfin un quart de finale que la Suisse avait approché en 2006 et en 2014. L’ambition est fort belle, mais la barre est haute.

Une autre Irlande

Ce n’est pas la même Irlande qui s’est jetée à corps perdu dans la bataille au Parc Saint-Jacques ! Trois jours après avoir livré une performance d’une médiocrité affligeante à Belfast, les Irlandais n’ont pas attendu trois minutes pour porter le danger avec une frappe splendide de Chris Brunt que Yann Sommer déviait en corner. Le latéral de West Bomwich devenait ainsi le premier Irlandais à se procurer une véritable chance depuis le début de ce barrage moins de septante heures plus tôt au Windsor Park.

Porté peut-être par le souffle du désespoir, ce même Brunt récidivait à la 16e sur un tir qui était cette fois trop sur le gardien suisse. Entre-temps, les Suisses avaient galvaudé deux chances en or par Haris Seferovic (5e) et par Blerim Dzemaili (9e). Sur ces deux actions respectivement amenées par Xherdan Shaqiri et par Denis Zakaria, le Lucernois et le Zurichois ont manqué d’efficacité. Comme à Belfast, Vladimir Petkovic devait malheureusement composer avec un avant-centre et un 9,5 qui ne sont plus vraiment des véritables “tueurs” dans la surface.

Quelle conduite à suivre ?

Sur une pelouse qui ne favorisait pas vraiment le jeu au sol, la Suisse a peiné pour imposer son football. Les bonnes dispositions de Xherdan Shaqiri ne suffisaient pas pour éclairer vraiment le jeu d’une équipe qui, en raison de l’acquis du match aller, pouvait légitimement s’interroger sur la conduite à tenir: attaquer sans relâche pour plier l’affaire quitte à se faire contrer ou évoluer avec le frein à main. La question s’est vite posée.

A l’heure de jeu, après deux chances ratées par Steven Zuber et par Ricardo Rodriguez et surtout cette tête de Conor Washington qui frôlait le poteau droit de Sommer à l’issue d’une rupture provoquée par une mésentente entre Shaqiri et Granit Xhaka, ce débat était clos. Il fallait tenir et ne plus se livrer. La Russie était à ce prix. Tant pis pour les puristes.

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