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Le président biélorusse obtient un 5e mandat avec 83,49% des voix

(Keystone-ATS) Le président sortant de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, a remporté dimanche un cinquième mandat avec 83,49% des voix, a annoncé lundi la commission électorale. C’est un peu plus que les 79,6% de la précédente présidentielle en 2010.

Sa réélection avait alors provoqué des manifestations de masse et l’emprisonnement de plusieurs figures de l’opposition. Etant donnés l’apathie ambiante dans la population et le désir ardent de stabilité face à une Russie offensive et une Ukraine en plein conflit séparatiste, peu d’observateurs s’attendent cette fois à un mouvement d’une même ampleur.

Des appels à manifester ont bien été lancés avant le scrutin, mais seules quelques centaines de personnes se sont déplacées, comme samedi à Minsk. En 2006, M. Loukachenko avait obtenu 83% des suffrages.

Cette année, il était en concurrence avec trois adversaires peu connus. Aucun d’entre eux ne représentait un quelconque danger pour l’avenir politique de M. Loukachenko, 61 ans, et les personnalités de l’opposition, empêchées de participer au scrutin, avaient appelé au boycott de l’élection.

Premier rival à 4,42%

Son plus sérieux rival, Tatiana Korotkevitch, arrivée en deuxième position, n’a d’ailleurs obtenu que 4,42% des suffrages, a indiqué la commission électorale. Le taux de participation a atteint 86,75%.

Les pays occidentaux boudent de longue date M. Loukachenko en raison de son gouvernement autoritaire, des violations des droits de l’homme et de la répression visant l’opposition. Ils maintiennent des sanctions économiques à l’encontre de certains responsables et de certaines entreprises biélorusses.

Cependant, les critiques, que M. Loukachenko a adressées à Moscou après l’annexion de la Crimée en 2014, le fait qu’il ait accueilli des négociations de paix sur l’Ukraine et la grâce accordée en août à six dirigeants de l’opposition ont eu pour conséquence un rapprochement prudent entre Minsk et l’Occident.

A moins d’une nouvelle répression contre l’opposition, l’Union européenne devrait lever dans un délai de quatre mois les sanctions imposées à la Biélorussie, disaient vendredi des sources diplomatiques à Bruxelles.

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