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Le président malien suspend la révision constitutionnelle

"Nous devons prendre le temps de nous retrouver pour échanger sans détour", a affirmé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (archives). Keystone/AP EPA POOL/CHRISTOPHE PETIT TESSON sda-ats

(Keystone-ATS) Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a décidé de “surseoir” à l’organisation d’un référendum sur son projet de révision de la Constitution. Ce projet est contesté depuis des mois dans la rue par l’opposition.

Le 21 juin, le gouvernement malien avait déjà décidé de reporter à une date ultérieure le référendum initialement prévu le 9 juillet. La révision de la Constitution de 1992, la première depuis 25 ans, vise notamment à “mettre en oeuvre certains engagements de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali” signé en 2015 entre le gouvernement et l’ex-rébellion à dominante touareg dans le nord du pays. Elle prévoit la création d’un Sénat et d’une Cour des comptes.

“Dans l’intérêt supérieur de la nation et de la préservation d’un climat social apaisé, j’ai décidé, en toute responsabilité, de surseoir à l’organisation d’un référendum sur la révision constitutionnelle”, a annoncé “IBK” dans un discours télévisé dans la nuit de vendredi à samedi.

“Explications” nécessaires

Le chef de l’Etat malien souligne que son “devoir” est “d’expliquer tous les bénéfices que la révision constitutionnelle apporterait au rétablissement de la paix, à la consolidation de nos institutions et à l’amélioration de la gouvernance”.

“Je constate toutefois que dans le climat actuel ces explications peinent à être entendues et acceptées”, a expliqué Ibrahim Boubacar Keïta. “Nous devons prendre le temps de nous retrouver pour échanger sans détour”, a-t-il estimé, tout en regrettant que de “profonds clivages menacent d’ébranler durablement (la) cohésion nationale”.

Le 5 juillet, la Cour constitutionnelle du Mali avait demandé au gouvernement d’apporter des “corrections” au projet de révision constitutionnelle. Elle avait accepté la requête de l’opposition sur l’article évoquant la durée du mandat des sénateurs désignés par le président, qui n’était nullement mentionnée dans la texte.

En revanche, la Cour avait rejeté une autre requête de l’opposition réclamant l’annulation du référendum.

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