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Le premier ministre indien défait dans une élection cruciale

(Keystone-ATS) Le premier ministre indien Narendra Modi a reconnu dimanche la défaite de son parti lors d’une élection cruciale dans l’Etat du Bihar. Il comptait sur ce scrutin pour se renforcer au parlement et relancer ses efforts de réforme.

Selon les décomptes de la commission électorale, une alliance anti-Modi emmenée par le gouverneur (“Chief minister”) Nitish Kumar est assurée de remporter 179 des 243 sièges de l’assemblée locale. M. Modi a téléphoné à M. Kumar pour le féliciter.

“Ai eu une conversation téléphonique avec Shri@NitishKumar et l’ai félicité pour sa victoire”, a dit sur Twitter le premier ministre nationaliste au sujet de son adversaire, le chef de l’exécutif actuel du Bihar.

Le premier ministre n’avait pas ménagé ses efforts durant la campagne électorale dans l’Etat le plus pauvre de l’Inde, situé dans l’est du pays et où habitent une centaine de millions d’habitants. Il avait promis l’équivalent de milliards d’euros pour le développement de cet Etat, qui compte les taux de malnutrition et d’analphabétisme parmi les plus élevés de l’Inde.

Réformes économiques bloquées

M. Modi et son parti nationaliste, le Bharatiya Janata Party (BJP), ont remporté une large victoire aux législatives de mai 2014, obtenant une majorité absolue à la chambre basse du Parlement.

En revanche, il ne dispose pas de la majorité à la chambre haute, ce qui bloque plusieurs de ses réformes économiques, et tablait sur ces élections régionales pour y monter en puissance, les élus de cette chambre étant issus des scrutins pour les assemblées de chaque Etat. Le BJP n’y dispose que de 48 sièges sur 245.

Narendra Modi affrontait pour ces élections une alliance improbable entre deux puissants responsables politiques de l’Etat, le chef de l’exécutif Nitish Kumar et son prédécesseur dans les années 90 Lalu Prasad Yadav, poursuivi pour plusieurs affaires de corruption et qui a fait quelques mois de prison. Les deux opposants avaient mis de côté leur inimitié ancienne pour croiser le fer avec le Premier ministre.

Castes et religion

Au fil des semaines, la campagne a été dominée par des questions douloureuses liées aux castes et à la religion, qui constituent de longue date d’importantes lignes de fracture politique.

La campagne a été en particulier perturbée par les tensions religieuses qui ont resurgi après le lynchage d’un musulman par une foule d’hindous, l’homme ayant été accusé à tort d’avoir mangé du boeuf, dans l’Etat voisin de l’Uttar Pradesh.

La croissance économique indienne tourne autour de 7%, mais des réformes clé promises par le Premier ministre afin d’accélérer les investissements et de créer des emplois pour des dizaines de millions de jeunes Indiens sont bloquées.

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