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Le premier ministre syrien fait défection, se réfugie en Jordanie

(Keystone-ATS) Le premier ministre syrien a fait défection lundi et a rejoint l’opposition. Riad Hijad est le plus haut responsable à rompre avec le régime du président Bachar al-Assad depuis le début de la rébellion. Celle-ci a annoncé d’autres ralliements, démentis par le gouvernement.

Riad Hijab, sunnite nommé premier ministre il y a deux mois par le président Assad, de confession alaouite, a fait défection avec sa famille en Jordanie en raison des “crimes de guerre et de génocide” commis par le régime, a affirmé son porte-parole à Amman, Mohamed Otri. M. Hijab devrait s’installer au Qatar, “qui a accueilli des hauts responsables civils ayant fait défection, a précisé M. Otri.

Trois officiers de l’armée et deux ministres auraient aussi fait défection en Jordanie, selon un membre de l’opposition syrienne. Mais le gouvernement a démenti ces autres départs.

Juste avant l’annonce de la défection du premier ministre, la télévision d’Etat avait indiqué que “Riad Hijab avait été démis de ses fonctions”, et que le vice-premier ministre et ministre de l’Administration locale, Omar Ghalawanji, avait été désigné pour “expédier les affaires courantes”.

Ce passage à l’ennemi est le plus important parmi les responsables du régime Assad depuis le début en mars 2011 de la révolte populaire.

Un général passe en Turquie

Un général de l’armée, accompagné de cinq officiers de haut rang et une trentaine de soldats, est encore arrivé en Turquie pour rejoindre l’opposition, a rapporté lundi l’agence Anatolie. Quelque 400 civils syriens, dont une majorité de femmes et d’enfants, les ont suivis. Au total, 31 généraux syriens auraient fait défection en Turquie.

Un attentat a été perpétré au siège de la radio-télévision d’Etat à Damas. Il n’a fait que des blessés légers et n’a pas perturbé la poursuite des programmes. Pour autant, cette attaque a une forte portée symbolique puisqu’elle a visé le principal outil d’information du régime, de surcroît dans un quartier ultra-protégé de la capitale.

A Alep, poumon économique du pays, des bombardements et des tirs d’armes automatiques avaient lieu également dans plusieurs quartiers, provoquant le décès de huit civils et deux rebelles, dont un commandant, selon l’OSDH.

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