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Le Premier ministre Victor Ponta survit à une motion de censure

(Keystone-ATS) Le Premier ministre social-démocrate roumain, Victor Ponta, a survécu mardi à une motion de censure malgré ses déboires avec la justice. Cette décision complique la tâche du gouvernement pour négocier un nouvel accord avec le FMI et l’UE.

Au total 207 élus ont voté pour cette motion déposée par l’opposition, qui reproche au Premier ministre ses déboires avec la justice, alors que 275 voix étaient nécessaires pour renverser le gouvernement. M. Ponta, 43 ans, a été renvoyé devant la Haute Cour de Justice pour corruption. Une première audience préliminaire dans son procès a déjà eu lieu la semaine dernière.

“Le maintien en fonction du Premier ministre est profondément immoral et injuste”, a lancé la cheffe de file de l’opposition de centre droit, Alina Gorghiu, alors que près de 2000 manifestants massés devant le Parlement appelaient M. Ponta à démissionner.

Depuis sa mise en examen, en juin, “plus personne ne l’appelle, ne l’écoute ni ne l’invite en visite”, a ajouté Mme Gorghiu, évoquant l’isolement de M. Ponta sur la scène politique roumaine et internationale.

Raillerie de l’opposition

Premier chef de gouvernement roumain en exercice à devoir se défendre devant la justice, M. Ponta clame son innocence et assure vouloir rester aux commandes jusqu’à la fin de son mandat fin 2016. Devant les élus, il a défendu le bilan économique de son gouvernement, marqué par une forte croissance économique en 2014, et appelé le Parlement à “ne pas s’immiscer dans les affaires de la justice”.

M. Ponta est accusé de “17 infractions de faux en écriture”, de “complicité d’évasion fiscale” et de “blanchiment” d’argent, pour des faits remontant à 2007-2011, quand il était avocat.

“Un Premier ministre accusé de faux ne peut pas signer des projets de loi. Un Premier ministre accusé de complicité d’évasion fiscale ne peut pas gérer le budget de la Roumanie”, ont estimé les signataires de la motion.

“M. Ponta sera amené à négocier avec le Fonds monétaire international (FMI) depuis les marches du tribunal, entre deux auditions devant les juges”, ont-ils ajouté.

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