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Le procès du meurtrier d’un Cap-Verdien a débuté à Lausanne

(Keystone-ATS) Le procès du jeune homme accusé d’avoir tué un Cap-Verdien de plusieurs coups de couteau en août 2012 à Lausanne s’est ouvert devant le Tribunal criminel de la capitale vaudoise. Accusé de meurtre, le suspect peine à expliquer son acte.

Devant le tribunal, le jeune homme aujourd’hui âgé de 20 ans peine à expliquer son acte. Il avait déjà eu affaire à des jeunes de la communauté cap-verdienne et, depuis, il avait “la trouille” quand il en rencontrait. “Et puis, il y avait les effets de la cocaïne”, lâche ce Suisse d’origine balkanique.

Le 4 août 2012 au petit matin, en plein centre de Lausanne, l’accusé et quelques amis traînent en ville sous l’effet de l’alcool et pour certains de la drogue. Pour des raisons encore peu claires, et pour une affaire dans laquelle l’accusé n’est pas pris à partie, la tension monte légèrement avec des Cap-Verdiens.

Plusieurs coups

Le jeune homme, alors tout juste âgé de 18 ans, dit se sentir menacé et sort un cran d’arrêt de son sac. Il saute sur un Cap-Verdien qui s’approche d’eux et lui assène plusieurs coups de couteau. Y compris quand la victime est à terre et tente de se protéger avec ses mains.

Touché au niveau du coeur, d’un biceps, d’un avant-bras et d’une main, l’homme ne s’en remettra pas. Agé de 32 ans, ce père de deux enfants en bas âge décédera à quelques mètres de là, à la hauteur de l’entrée du métro.

“J’ai perdu le contrôle”, bredouille l’accusé. “J’ai eu peur d’être à nouveau agressé sauvagement” puis “en sortant le couteau, je pensais que les autres garderaient leurs distances”, sanglote-t-il. Ce n’est que lorsqu’il verra le sang jaillir de la victime qu’il prendra la fuite.

Deux visages

Mardi après-midi, les témoins se sont succédé pour dresser un portrait du meurtrier. Un garçon qui a pratiqué la boxe depuis le plus jeune âge, sport pour lequel “il avait du talent”. Il était “attachant”, “réservé”, “fiable”, “respectueux”, entend-on. Reste qu’il a déjà eu affaire à la justice en tant que mineur, notamment pour des affaires de bagarre nocturne.

Sa victime est elle décrite comme un homme “calme”, “qui évitait les embrouilles”, un “papa gâteau” agréable, agent de sécurité dans des boîtes de nuit. Ceux qui évoquent sa mémoire insistent: “il ne provoquait jamais une bagarre”. Un témoin de la partie adverse dit toutefois l’avoir déjà aperçu au sein d’un groupe qui aurait eu une altercation avec l’accusé.

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