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Le procureur fédéral veut adapter la loi sur le blanchiment

(Keystone-ATS) La loi suisse sur le blanchiment d’argent est certes “très stricte”, mais elle doit être adaptée, estime le procureur général de la Confédération Michael Lauber. Elle date des années 1990 et le monde du crime a évolué. Aujourd’hui, tout est plus complexe, selon lui.

En 20 ans, la globalisation financière s’est développée. Les crimes préalables – trafic d’armes, traite d’êtres humains, trafic de drogue – qui produisent de l’argent sale à recycler se sont aussi diversifiés, explique le magistrat dans une interview au “Matin Dimanche”.

Pour combler les lacunes, il faut améliorer l’efficacité du Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS), estime Michael Lauber. Il s’agit de l’organe de l’Office fédéral de la police qui analyse les communications de soupçons de la part des intermédiaires financiers avant de les transmettre, au besoin, au Ministère public de la Confédération (MPC).

“Le MROS fonctionne bien, mais nous pouvons faire mieux en lui donnant plus de temps pour l’analyse”, propose le procureur général. Aujourd’hui, les fonds douteux sont bloqués pendant seulement cinq jours pour permettre au Bureau de se prononcer et pour le MPC de décider d’ouvrir une enquête ou non. C’est trop peu. “Quasi ingérable suivant les dossiers”, dit M. Lauber.

Peines trop légères

Le procureur suggère aussi de durcir le code pénal, trop clément à ses yeux. La peine pour blanchiment est trop légère: trois ans au plus. “Vous avouerez que ce n’est pas très dissuasif. Je suis favorable à augmenter la sanction à cinq, voire sept ans de détention”. Le délai de prescription devrait aussi être augmenté, pour passer à 15 ans au lieu de sept, estime Michael Lauber.

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