Le PS demande au gouvernement une stratégie de l’argent propre

(Keystone-ATS) Berne – Au nom de la sauvegarde de la place financière helvétique, le Parti socialiste exige du gouvernement une stratégie de l’argent propre. Sans changement de cap, la Suisse va subir un regain de pressions internationales et une chute massive du volume d’argent placé dans les banques.
Pour étayer ses dires, le PS a présenté lundi deux études réalisées par des experts indépendants. Ainsi, un abandon abrupt du secret bancaire, en 2016 par exemple, pourrait entraîner la fuite de tout l’argent non déclaré – quelque 700 milliards de francs – ainsi qu’une chute des rendements de 50%, a précisé le professeur Teodoro Cocca, de l’Université de Linz.
Afin d’éviter ce “scénario du pire”, la Suisse devrait se doter d’une stratégie de la qualité, reposant sur les déclarations de fortunes spontanées et une mise en conformité des normes fiscales. Cette stratégie réduirait la probabilité d’un choc exogène.
Il faut agirUne deuxième étude du KOF (Institut de recherches conjoncturelles de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich) montre une évolution semblable pour la croissance du produit intérieur brut, au gré des scénarios. Dans le pire des cas, le PIB pourrait par exemple tomber de 2,4% en 2016.
Face à ces risques importants frappant l’économie suisse et les emplois, la seule stratégie dangereuse consiste à ne rien faire, a jugé le conseiller aux Etats Alain Berset (PS/FR). Les socialistes ont élaboré une motion exigeant du Conseil fédéral qu’il mette sur pied une stratégie basée sur l’argent propre et la qualité. Le texte reste ouvert sur le contenu de la stratégie.
Pour le PS, l’essentiel est de ne pas attendre la nouvelle vague de pressions internationales pour agir. Quant aux accords fiscaux bilatéraux que la Suisse est en train de négocier avec l’Allemagne et l’Angleterre, ils risquent de ne résoudre les problèmes que temporairement, aux yeux de M. Berset.