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Le réacteur 1 de Beznau ne sera pas relancé avant la fin de l’année

Le réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Beznau reste à l'arrêt au moins jusqu'à la fin de l'année (archives). Keystone/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Le réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Beznau ne sera pas reconnecté au réseau avant la fin de l’année. L’origine des “mini-trous” dans la cuve du réacteur est connue. Axpo doit encore démontrer que la cuve ne posera pas de problème de sécurité.

Le groupe énergétique argovien Axpo estime que l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) donnera son feu vert au redémarrage du réacteur numéro un vers la fin de l’année. D’ici là, Axpo doit encore fournir de nombreuses informations qui devront être examinées par l’IFSN.

Le report du redémarrage s’accompagne de coûts supplémentaires. Axpo espérait relancer le réacteur en juillet. La facture pour l’enquête sur l’origine des “mini-trous” et l’absence de production de courant depuis mars 2015 s’élève à environ 200 millions de francs, a indiqué mardi Andy Heiz, membre de la direction d’Axpo, lors d’une conférence de presse à Böttstein (AG).

Phase complexe

Le groupe énergétique doit désormais apporter la preuve que l’intégrité du réacteur numéro un est assurée avant de pouvoir redémarrer. Cette phase est plus complexe que prévu. Le réacteur ne sera relancé que si la sécurité est assurée, a souligné la direction.

Il s’agit de procédures compliquées qui demandent beaucoup de temps. De plus, Axpo est dépendante d’entreprises spécialisées pour effectuer ces travaux. De nombreuses questions juridiques doivent aussi être réglées.

925 “mini-trous”

Les examens réalisés jusqu’à présent confirment qu’il n’y a pas actuellement d’obstacles au niveau de la sécurité à faire redémarrer le réacteur, selon Axpo. Les 925 “mini-trous” d’une taille de 5 à 6 millimètres sont des défauts de fabrication de la cuve. Ils ne sont pas apparus lors de l’exploitation.

Les défauts sont situés dans la partie supérieure de la cuve. Ils ne sont pas comparables avec ceux découverts dans des centrales nucléaires belges, notamment à Doel 3.

Défaut de moulage

La cuve du réacteur numéro un de Beznau a été fabriquée en France en 1965. A l’époque, le fabricant avait signalé un défaut de moulage, a précisé Mike Dost, directeur de la centrale. Le défaut avait été jugé “acceptable”.

Le bloc 1 de la centrale de Beznau est le plus ancien réacteur commercial au monde. Il compte 46 ans d’activité.

Questions sans réponse

Greenpeace a critiqué les informations fournies par Axpo. Beaucoup de questions restent encore sans réponse. L’organisation écologiste reproche au groupe énergétique un “optimisme de circonstance”, car il parle de redémarrage du réacteur alors que des examens sont encore en cours.

Pour la Fondation suisse de l’énergie (SES), un plan d’arrêt des centrales nucléaires suisses doit être mis sur pied d’urgence. Les problèmes de la centrale de Beznau confirment les mises en garde répétées de la SES sur le risque croissant que représentent les vieux réacteurs nucléaires encore en fonction dans le pays.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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