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Le référendum constitutionnel fixé le 15 décembre en Egypte

(Keystone-ATS) Le président égyptien Mohamed Morsi a fixé samedi au 15 décembre le référendum sur le projet de constitution élaboré par la commission constituante. Dans les rues, des centaines de milliers de personnes ont de nouveau manifesté, cette fois-ci pour soutenir le chef d’Etat islamiste.

M. Morsi a appelé à un “dialogue national sérieux” lors d’une cérémonie retransmise à la télévision. “Le projet de constitution exprime les objectifs de la révolution” qui a renversé Hosni Moubarak en février 2011, a-t-il déclaré. Il a demandé à tous les Egyptiens, qu’ils soient pour ou contre le projet, de se prononcer.

Dans la journée, des centaines de milliers d’islamistes ont manifesté en soutien de M. Morsi au Caire, à Alexandrie et dans la province d’Assiout, au lendemain d’un rassemblement massif de l’opposition contre le renforcement des pouvoirs du président et le projet de constitution.

Grave crise politique

Il s’agit de la crise politique la plus grave en Egypte depuis l’élection en juin de Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. Les divisions sont de plus en plus profondes entre la mouvance islamiste et les groupes laïques, de gauche et chrétiens.

Après des mois de blocage, le projet de constitution a été adopté en quelques heures entre jeudi et vendredi par la commission, boycottée par l’opposition de gauche et laïque ainsi que par les Eglises chrétiennes, qui dénoncent la mainmise des islamistes.

M. “Morsi soumet à référendum un projet de constitution qui sape les libertés fondamentales et viole les valeurs universelles. La lutte continue”, a lancé samedi soir l’opposant Mohamed ElBaradei sur son compte Twitter.

Charia

Comme dans l’ancienne constitution, le nouveau texte fait des “principes de la charia” la “source principale de la législation”, une formulation assez consensuelle en Egypte.

Mais il ajoute une nouvelle disposition selon laquelle les principes de la charia doivent être interprétés selon la doctrine sunnite, ce que certains considèrent comme une possibilité de renforcer la place de la loi islamique.

Le projet accorde également à l’Etat un rôle de “protection de la moralité” et interdit “l’insulte des personnes humaines” et des “prophètes”, des dispositions qui pourraient ouvrir la voie à la censure.

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