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Le régime bombarde Idleb en vue d’un assaut (OSDH)

Idleb compte quelque 2,5 millions d'habitants, dont des dizaines de milliers de rebelles et de civils transférés en masse depuis des bastions insurgés tombés dans l'escarcelle du régime à l'issue d'offensives meurtrières (archives). KEYSTONE/EPA/MOHAMMED BADRA sda-ats

(Keystone-ATS) Les forces du régime syrien ont bombardé jeudi des positions rebelles et djihadistes dans la province d’Idleb (nord-ouest). Des renforts se massent dans ses environs en prévision d’un assaut, contre ce bastion insurgé, a indiqué une ONG.

Le président syrien Bachar al-Assad a récemment prévenu que cette province, la dernière à échapper quasi entièrement à son contrôle, constituait l’une des priorités de son armée. Jeudi matin, des tirs d’artillerie et de roquettes se sont abattus sur la zone autour de Jisr al-Choughour, une ville clé du sud-ouest de cette région, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

“Ces bombardements sont le prélude à un assaut, mais il n’y a pas encore d’avancée (des forces du régime) au sol”, a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. “Des renforts militaires, incluant soldats, équipements, véhicules et munitions, affluent vers la région depuis mardi”, a-t-il précisé.

Ces renforts se trouvent sur trois fronts tenus par le régime, dans la province voisine de Lattaquié (à l’ouest de Jisr al-Choughour), dans la plaine de Sahl al-Ghab (au sud d’Idleb) et dans une partie du sud-est de la province.

Le quotidien prorégime Al-Watan a confirmé jeudi que des troupes de l’armée avaient bombardé des positions rebelles et djihadistes dans la province d’Idleb.

Sous contrôle djihadiste

Tombée aux mains de l’opposition en 2015, Idleb, qui longe la frontière turque, est totalement encerclée par des territoires acquis au régime. Environ 60% de la province est toujours sous contrôle de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), un groupe djihadiste dominée par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, le reste étant partagé entre différents groupes rebelles.

Les troupes syriennes ont repris des pans entiers du pays ces derniers mois avec l’aide de la Russie, qui a négocié une série d’accords de reddition avec les rebelles.

Arrestations quotidiennes

Craignant manifestement que de tels arrangements aient lieu à Idleb, Hayat Tahrir al-Cham et le Front national de libération (FNL) – une coalition de groupes rebelles ayant fusionné début août- mènent des arrestations quotidiennes de personnes soupçonnées de négocier avec le régime.

Le groupe djihadiste a arrêté jeudi plusieurs personnes dans des villages du sud-est de la province, les qualifiant de “chefs de la trahison”, selon une média proche de HTS. Selon l’OSDH, qui dispose d’un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre, plus de 100 arrestations ont déjà eu lieu cette semaine.

Idleb compte quelque 2,5 millions d’habitants, dont des dizaines de milliers de rebelles et de civils transférés en masse depuis des bastions insurgés tombés dans l’escarcelle du régime à l’issue d’offensives meurtrières. L’ONU a mis en garde depuis le mois de juin contre les conséquences humanitaires d’une offensive à Idleb.

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