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Le rail a la capacité d’éviter le percement d’un deuxième tube

(Keystone-ATS) Une alternative “crédible” et meilleur marché existe au percement d’un deuxième tunnel routier au Gothard. Des ingénieurs indépendants ont présenté jeudi leur variante. Elle passe par une meilleure exploitation du rail et la mise en place d’une chaussée roulante.

“Une solution ferroviaire pour l’assainissement du Gothard existe. C’est une alternative au projet officiel du Conseil fédéral, elle est crédible et nous voulons informer les gens”, a expliqué à Lausanne François Massy, ancien ingénieur EPFL. A ses côtés se trouvaient d’autres ingénieurs et ex-cadres des CFF pour défendre bénévolement leur plan.

Leur variante a tout pour plaire, selon eux: elle économiserait 1,8 milliard de francs et permettrait la rénovation du tunnel routier 10 ans avant la date prévue. Cette prouesse pourrait se réaliser si l’on mettait en oeuvre “un triple appareil ferroviaire”, permettant le transfert de l’ensemble du trafic de la route au rail.

Experts indépendants

Les voitures seraient transportées gratuitement par ferroutage dans l’actuel tunnel ferroviaire. Les camions passeraient à travers le nouveau tunnel de base du Gothard, grâce à deux chaussées roulantes entre Bâle et Chiasso ou entre Erstfeld et Biasca.

“Nous sommes des retraités, déçus” de l’abandon de la solution ferroviaire par la Confédération, a souligné Oskar Stalder, ancien cadre des CFF. Mais l’indépendance de ce groupe d’experts a été soulignée à maintes reprises durant la conférence.

Une solution logique

Il s’agit d’apporter des données, des informations factuelles que la population doit connaître alors qu’elle est appelée à voter le 28 février sur le percement d’un deuxième tube au Gothard. Selon les différents intervenants, leur solution n’est “ni de gauche, ni de droite”, elle est tout simplement “logique”.

Pour faire passer les voitures dans l’ancien tunnel du Gothard, il faudrait acheter huit convois ferroviaires. Dans le nouveau tunnel de base, le solde de capacité serait suffisant pour le ferroutage du trafic camion. Les wagons à plancher surbaissé nécessaires pourraient ensuite être revendus, une fois l’assainissement du tunnel routier achevé.

Meilleur marché

La construction ou l’adaptation d’infrastructures seraient aussi obligatoires, avec des installations de chargement ou des terminaux modernisés. Au final, les ingénieurs indépendants évaluent leur solution à 1,017 milliard de francs pour 2026, tandis que le projet du gouvernement table sur 2035 pour un coût de 2,788 milliards, mais avec un tunnel en plus.

Pour mémoire, fin octobre, la conseillère fédérale Doris Leuthard a lancé la campagne pour le percement d’un deuxième tube routier au Gothard afin de pouvoir rénover l’actuel tunnel. Une seule voie par tunnel sera ouverte au trafic, l’autre servant de bande d’arrêt d’urgence. La solution améliorerait en outre la sécurité du trafic.

Pas viable

Selon la ministre, la solution du gouvernement est durable. A défaut, il faudrait fermer le tunnel pendant une longue période tous les 30 ou 40 ans et mettre en place un système de chargement, à démanteler après coup. Les sites de Biasca et Erstfeld sont contestés. Cette variante n’est pas viable, avait conclu la conseillère fédérale.

www.gothard-a-moindre-cout.ch

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