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Le retrait des signes sudistes continuera après Charlottesville

A Atlanta, en Géorgie, une statue confédérée a été vandalisée. Les activistes ont appelé à retirer les monuments confédérés dans le sud des Etats-Unis. KEYSTONE/EPA/ERIK S. LESSER sda-ats

(Keystone-ATS) Plusieurs maires américains ont décidé de poursuivre le retrait de monuments confédérés de l’espace public après les violences à Charlottesville. Deux statues à la mémoire des confédérés esclavagistes de la guerre de Sécession ont ainsi été déboulonnées à Baltimore.

Une résolution prise lundi par le conseil municipal de Baltimore explique qu'”à la suite des actes de terrorisme intérieur commis par des groupes terroristes suprémacistes blancs à Charlottesville, le week-end dernier, les villes doivent agir de manière décisive et immédiate pour enlever ces monuments”.

L’une représentait le général Robert E. Lee, le chef militaire des troupes confédérées, l’autre le général Thomas “Stonewall” Jackson. Elles se trouvaient dans le Wyman Park Dell.

Symbole d’esclavage

Jim Gray, le maire de Lexington, dans le Kentucky, a décidé de poursuivre ses efforts sur le retrait des statues de personnalités ayant prôné l’esclavage. “Il est temps de se lever et de s’exprimer”, a-t-il dit lundi lors d’une interview.

Le gouverneur républicain du Tennessee, Bill Haslam, a pour sa part demandé aux députés de déboulonner le buste de Nathan Bedford Forrest, un général confédéré, marchand d’esclaves et membre du Ku Klux Klan, qui trône au Capitole à Nashville.

Ces monuments aux Etats-Unis suscitent les critiques de plus en plus virulentes des mouvements antiracistes. Les violences à Charlottesville, en Virginie, samedi sont survenues à l’occasion d’une marche de suprémacistes blancs venus protester contre le projet de démontage d’une statue du général Lee.

La maire de la ville, Catherine Pugh, a déclaré lundi qu’elle avait l’intention de retirer plusieurs statues dans la ville, dont celles de Robert Lee et de Stonewall Jackson, une des figures les plus connues de la guerre de Sécession.

60 symboles retirés

Selon le dernier rapport du Southern Poverty Law Center, une association qui travaille sur l’extrême droite et les associations prônant la haine, au moins 60 symboles confédérés ont été enlevés ou ont changé de nom aux Etats-Unis depuis 2015. Le débat a été relancé en 2015 après l’attaque d’un temple méthodiste à Charleston, en Caroline du Sud, par un suprémaciste blanc qui a tué neuf noirs qui se trouvaient dans le bâtiment.

Parallèlement, les suprémacistes blancs et autres groupes d’extrême droite se sont réunis pour sauver ces monuments. D’après eux, ces symboles incarnent l’héritage culturel et identitaire des Etats sudistes. Ils permettent d’honorer la mémoire de ceux qui se sont battus lors de la guerre civile.

Il reste 718 monuments et statues confédérés aux Etats-Unis, dont près de 300 dans les seuls Etats de Géorgie, Virginie et Caroline du Nord. Et 109 établissements scolaires publics portent encore les noms de Robert E. Lee, du président confédéré Jefferson Davis ou d’autres “héros” sudistes de la guerre de Sécession.

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