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Le risque diminue après l’incendie de pneus en Espagne

Une spectaculaire colonne de fumée noire s'élevait de la décharge en feu vendredi et envahissait la ville voisine de Sesena. KEYSTONE/AP/PAUL WHITE sda-ats

(Keystone-ATS) En Espagne, les milliers de personnes évacuées vendredi après l’incendie d’une gigantesque décharge de pneus au sud de Madrid ont reçu l’autorisation samedi de rentrer chez eux. Les autorités estiment que les risques sanitaires induits par les fumées ont diminué.

Près de 10’000 personnes avaient quitté leurs logements, trop proches de cette décharge à une cinquantaine de kilomètres au sud de Madrid, d’où s’élevait une spectaculaire colonne de fumée noire. La décharge est située à cheval entre deux communes, Seseña et Valdemoro, et deux régions: celles de Madrid et Castille-La Manche.

“Compte-tenu de la diminution des risques pour les riverains (…) l’ordre d’évacuation a été levé” et “les habitants de cette zone peuvent retourner chez eux”, a annoncé la région de Castille-La Manche. Les autorités recommandent cependant aux habitants de garder les fenêtres fermées.

Provoqué intentionnellement

Le feu s’était déclenché dans la nuit de jeudi à vendredi dans cette décharge sauvage, sans doute la plus importante d’Espagne selon la presse. Elle s’étend sur quelque 10 hectares, l’équivalent de 14 terrains de foot.

“Tout semble indiquer que ce désastre a été provoqué intentionnellement”, a jugé le maire de Seseña, Carlos Velazquez, à la radio Cadena Ser. Les fortes pluies des derniers jours excluent un déclenchement accidentel, a-t-il argué.

Le feu “a produit un nuage toxique” qui pourrait se diriger vers une partie de Seseña qui compte 20’000 habitants, avait averti le gouvernement de la région de Castille-La Manche dans un communiqué.

Interpellé par Bruxelles

La décharge date des années 1990 et n’a cessé de s’étendre depuis. Elle a été déclarée illégale en 2003, mais rien n’a été fait pour enlever les pneus entassés sur cette grande superficie, en dépit des protestations d’écologistes. Cette semaine, la Commission européenne avait d’ailleurs demandé au gouvernement espagnol des explications.

“Des contacts sont survenus cette semaine entre la Commission et les autorités espagnoles pour solliciter des informations sur des décharges, y compris celle de Sesena,” a déclaré un porte-parole de la commission, Christian Wigand. Ce type de requête précède généralement le déclenchement de procédures pour violation présumée de règles de l’Union européenne, où le stockage de pneus usés à l’air libre est interdit.

Eteint dans “deux ou trois jours”

Le responsable de l’Environnement de la région de Castille-La Manche, Francisco Martinez Arroyo, s’est cependant voulu rassurant samedi, estimant que l’incendie serait éteint dans “deux ou trois jours”. Les mesures de qualité de l’air rapportées par les services d’urgence de la région de Madrid étaient en outre correctes.

Fin 2015, un appel d’offres devait être organisé pour vider la décharge, mais il n’a pas encore été lancé. Les pneus sont très difficiles à détruire et leur dégradation naturelle prendrait des siècles, selon Ecologistes en action.

Les incendies de pneus sont également très difficiles à maîtriser et peuvent couver pendant des mois voire des années. La décharge est proche d’une des autoroutes les plus fréquentées d’Espagne, l’autoroute d’Andalousie, reliant la capitale au sud du pays.

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